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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
11 octobre 2013

Le pire est-il devant nous ?

Chronique politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxeradio

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La crise syrienne, au delà de la guerre meurtrière qui ravage le pays, voit s’affronter des puissances, grandes et moyennes, qui testent leurs rapports de force, dans une région en pleine mutation. Les contours d’un nouvel ordre mondial se dessinent au dessus de la Syrie, qui ne permet plus aux puissances traditionnelles d’imposer leurs solutions ou d’exporter leurs valeurs démocratiques.

 La Russie a retrouvé son statut de puissance diplomatique, la France a été marginalisé et le Président américain, Barak Obama, sort affaibli de cette crise syrienne. Rattrapé par le fantôme irakien, le Royaume-Uni a fait faux bond à son meilleur ami américain. Dans un Moyen Orient en pleine restructuration, au moment où l’intérêt stratégique pour les pays du Golfe diminue grandement, depuis l’exploitation du gaz de schiste, Téhéran, qui pèse de tout son poids en Syrie et au Liban, a opéré un retour sur la scène diplomatique. Avec l’affaiblissement du Président américain, confronté à un véritable bras de fer avec le congrès à majorité républicaine, on assiste à une véritable éclipse de la puissance américaine. Ceci  n’est pas une bonne nouvelle pour l’ordre mondial. Si éclipse ne signifie pas déclin ou décadence, elle provoque néanmoins une absence de leadership dangereuse pour nombre de pays.

 Le blocage institutionnel à Washington, voit l’esprit partisan l’emporter sur la vieille culture

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américaine du consensus. S’ajoute à cela une volonté de repli sur soi d’une population encore échaudée par les échecs répétés des expéditions militaires en terre d’Islam. Tout ceci nous donne un président, répugnant l’aventure armée et particulièrement indécis en matière de politique étrangère. Aujourd’hui, au Moyen Orient, la diplomatie américaine sera toujours entendue, mais n’est plus omniprésente. En Asie, Barak Obama, pour des raisons de politique intérieure, ne s’est pas rendu en Indonésie, au sommet de l’APEC, l’organisation de coopération économique des 21 pays riverains du Pacifique. Cette absence laisse le champ libre au Président chinois, Xi Jimpling, alors que le Président américain avait fait de l’Asie, le pivot de sa politique étrangère.

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 Faute d’un accord sur le budget, le 30 septembre dernier, est intervenu un « shutdown » plongeant l’Amérique dans un début d’hystérie collective. Attention, ceci n’est pas un problème américano-américain. Il nous concerne tous par les répercussions qui peuvent plomber les timides sorties de crise qu’on remarque ici et là, si cela devait durer. Si ce blocage perdure, on voit mal le vote d’un relèvement du plafond de la dette, pointe alors le premier défaut de paiement des Etats-Unis. La reprise américaine reste fragile et l’arrêt des paiements par l’Etat fédéral risque de la casser. Le défaut des Etats-Unis, l’équivalent économique du bouton nucléaire, provoquerait une crise, financière et bancaire, mondiale, pire que celle que nous avons connu en 2008, après la faillite de Lehman Brothers.

 Les crises ne sont nullement derrière nous. Les banques centrales ne peuvent pas tout, surtout quand la démagogie s’invite dans le dialogue

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économique. C’est aux politiques de prendre leurs responsabilités, spécialement aux Etats-Unis qui se trouve au bord du précipice et nous avec elle. Il faut opposer aux fantasmes et aux pulsions, agités par les démagogues, le courage de la vérité et l’élan des réformes. Souhaitons que des voix raisonnables se fassent entendre à Washington, avant que ce bras de fer ne tourne au suicide collectif. 

 

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