Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
25 octobre 2013

L'Ukraine, enjeu majeur pour Poutine

Chronique politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxeradio

---------------------------------------------------------------------------------------------------

6171255

C’est un secret pour personne que Poutine, le président de « toutes les Russies », ambitionne la création d’une Union « eurasienne » regroupant, autour de Moscou, le Kazakhstan, la Biélorussie et surtout l’Ukraine.

 Le but recherché est de faire contrepoids à l’Union européenne en devenant, dans la mondialisation en cours, un pôle autonome pouvant contenir l’expansionnisme chinois. Mais voilà, l’Ukraine, comme la Géorgie et la Moldavie, sont plutôt attirées par une association avec l’Union européenne, voir plus. Au delà de l’accès à un marché de cinq cent millions de consommateurs, il y a l’accord de libre-échange, actuellement en négociation entre les Etats-Unis et Bruxelles, qui va bouleverser les conditions de la mondialisation.

 Les Ukrainiens, comme les Moldaves et les Géorgiens, doivent moderniser leur économie. Il est claire que pour survivre à la compétition internationale, il vaut mieux être arrimer au bloc occidental, qui va au delà des deux rives atlantiques, que de dépendre des bonnes grâces d’une Russie en pleine mutation économique et sociétale, aux tendances tzaristes affirmées. Mais sans l’Ukraine et ses 45 millions d’habitants, la mise en place du bloc eurasien, cher à Poutine, ne pourra pas voir le jour. Si l’Ukraine s’unit à l’Europe, et on le saura ces prochaines semaines, c’est tout l’équilibre géopolitique du continent européen qui va être bouleversé.

 Rappelons nous, l’élargissement de l’Alliance atlantique vers l’Oriental avait été stoppé avec la guerre d’août 2008 en Géorgie. Le risque est à prendre en considération pour l’extension de l’Union européenne, par un accord d’association avec la Géorgie, la Biélorussie et l’Ukraine. Un accord qui pourrait être acté fin novembre au Sommet du Partenariat oriental à Vilnius, en Lituanie.

 Moscou voit d’un mauvais œil l’extension vers l’Est de l’influence économique de l’Union européenne. Certes, l’Union européenne, avec ses problèmes

eglise-orthodoxe-kiev-1128087156-1371025

récurrents et sa monnaie qui tremble au moindre vent, n’inquiète pas outre mesure le maître du Kremlin. C’est le choix éventuel de l’Ukraine qui risque de provoquer, chez Poutine, des réactions dommageables pour tous. Le projet d’une Union eurasienne est bien tardif, et ne se résume, aujourd’hui, qu’à une modeste union douanière entre la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie et l’Arménie.

 Le rêve de Poutine d’organiser l’espace postsoviétique n’est pas pour demain, comme son ambition de concurrencer l’Union européenne, et préserver ainsi son mode de gouvernance. Le choix de l’Ukraine va être lourd de conséquence. Poutine n’aura plus d’autre choix, si il veut survivre à la mondialisation, que de nouer un partenariat avec la Chine ou plus vraisemblablement rejoindre le monde libéral de l’Europe et partant du bloc transatlantique. Le général De Gaulle, avant même la mise en place de l’Union européenne, ne disait-il pas que l’Europe va de l’Atlantique à l’Oural.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Publicité