Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.

19 mai 2023

LE DECLIN TECHNOLOGIQUE DE L’EUROPE

     L’Europe, France en tête, est en train de disparaître de la compétition technologique qui fait rage entre les États-Unis et la Chine. 

Cette France qui fut jadis la patrie des inventeurs, n’est plus qu’un vague souvenir. Selon l’étude du think tank australien :  «Australien Strategic Policy Institute », désormais, le centre de gravité technologique se situe dans le Pacifique entre les Etats-Unis et la Chine.

Un certain nombre de pays Anglo-saxons, arrivent à maintenir une recherche scientifique de bonne qualité, mais la France tout comme l’Europe décrochent complètement.

 Les 44 secteurs technologiques de pointe sont dominés par la Chine et les États-Unis, la Chine se plaçant en tête dans la majorité des technologies. Le risque est un contrôle quasi monopolistique pour certaines d’entre elles (comme les batteries électriques et l’hydrogène).

L’immigration des « matières grises » vers ces deux pays, leur assure un vivier intellectuel pour la recherche et le développement technologique. Si les États-Unis continuent d’être la destination numéro un, l’étude mentionne qu’en Chine, un cinquième des papiers scientifiques à fort impact est écrit par des chercheurs issus des pays anglo-saxons.

  Le Royaume-Uni et l’Inde se classent tous deux parmi les cinq premiers pays dans 29 des 44 technologies. La Corée du Sud avec 20 et l’Allemagne 17, sont parmi les cinq premiers pays. L’Australie figure pour neuf technologies, l’Italie (sept technologies), l’Iran (six), le Japon (quatre) et le Canada (quatre).

  Les pays du Commonwealth (Royaume-Uni, l’Australie et le Canada) arrivent à se maintenir, de même les pays asiatiques comme l’Inde, le Japon et la Corée du Sud. 

Et la France ? Elle n’est dans le top 5 que dans deux domaines : l’énergie nucléaire (5e après les Chinois, les Américains, les Japonais et les Indiens) et la gestion des déchets nucléaires (3e après la Chine et les États-Unis). 

 Après avoir vu une Europe sortie politiquement de l’Histoire, allons-nous vers une Europe sortie technologiquement de l’Histoire ? À l’exception de l’Allemagne, voire de l’Italie, l’Europe est quasiment absente. La France qui était jadis un cœur de la recherche, marque un déclin technologique.

L’Europe qui a mis au cœur de sa politique la transition énergétique, hormis le secteur des technologies énergétiques, est entièrement dominée par la Chine. L’hydrogène, les batteries électriques et les super condensateurs sont des technologies dont les Chinois ont le quasi-monopole.

Si la situation ne se redresse pas rapidement, la France et plus généralement l’Europe vont très vite se retrouver sous contrôle énergétique de la Chine.

 

 

 

 

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12 mai 2023

QUE FAIT L’AMERIQUE AVEC L’ARGENT DE L’IRAK ?

           Malgré l’opposition de la France et l’absence d’un accord de l’ONU, les États-Unis ont envahi illégalement l’Irak en mars 2003. Laissant s’installer le chaos, après leur retrait il y a vingt ans,  ils continuent de contrôler l’argent issu des richesses pétrolières du pays et l’utilisent comme moyen de chantage. Comme pour beaucoup de situations étranges alimentées par Washington, personne n’en parle. Est-ce que les grands donneurs de leçon ne seraient que des vulgaires profiteurs de guerre doublés d’escrocs hypocrites ?

En fait, l’argent de l’Irak est toujours sous contrôle américain.

Depuis début décembre 2022, les commerçants de Bagdad s’inquiètent de la brusque envolée du billet vert. Il faut de plus en plus de dinars irakiens (DI) à l’achat d’un dollar : de 1 470 jusqu’à 1 750 DI au marché noir à la mi-décembre. Une hausse de 45 % du taux de change n’a rien d’anodin dans un pays qui, après des années de sanctions occidentales et de guerre civile, ne produit guère que du pétrole et importe à peu près toute sa consommation intérieure.  L’opinion, habituée à une stabilité notable du change dollar/DI toutes ces dernières années, ne comprend pas. Le baril de pétrole se vend à des cours très élevés, entre 80 et 90 dollars (entre 75,58 et 85 euros), la production a repris, elle voisine aujourd’hui les 4,5 millions de barils par jour et, à en croire le précédent premier ministre, les réserves publiques de devises frôlent les 100 milliards de dollars (95 milliards d’euros). Alors, comment expliquer cette pénurie du billet vert ?  Attention, la rue se mobilise, les premiers manifestants apparaissent et brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire : « Hausse du dollar = mort des pauvres et des enfants » ou « Où sont les parlementaires amis du peuple ? »

 Devant cette Brancas, le nouveau premier ministre, en place depuis fin octobre 2022, Mohamed Shia Al-Sudani, qui appartient au parti chiite Daawa au pouvoir depuis 2005, botte en touche et annonce un changement de gouverneur de la Central Bank of Iraq (CBI), aussitôt remplacé par un de ses amis politiques, s’y ajoutent des subventions pour les produits de base, et la répression contre les changeurs du marché parallèle. La situation ne s’améliore pas. Alors la colère populaire se tourne contre les autorités locales, accusées de tous les maux.

Personne, ou presque, ne rappelle que depuis le 22 mai 2003, les recettes en devises des compagnies pétrolières ne vont plus au Trésor public irakien, mais sur un compte ouvert au nom de la CBI à la filiale new-yorkaise du Federal Reserve System, la banque centrale américaine. Le dispositif a été mis en place au lendemain de l’occupation du pays, sous le « gouverneur » de l’époque, Paul Bremer, par un executive order, un décret présidentiel signé par le président Georges W. Bush. Il rappelle la zone franc, le franc CFA, et les devises d’une dizaine de pays africains gérés depuis Paris, une vieille histoire qui ne justifie en rien le holdup américain

Motif invoqué alors devant les médias : la question non résolue à l’époque des réparations dues au Koweït envahi le 2 août 1990 par les divisions blindées de Saddam Hussein. La famille régnante Al-Sabah réclamait plus de 350 milliards de dollars (330,68 milliards d’euros), l’accord s’est fait finalement en 2010 sur 52 milliards (49 milliards d’euros) dont le versement s’est achevé en février 2022. Pour autant, à New York le compte CBI/Oil Proceeds Receipts n’est pas supprimé et l’Irak ne retrouve pas, à ce jour, sa souveraineté monétaire et financière.

Ce compte fonctionne comme tout compte bancaire depuis vingt ans, on n’en entend guère parler aujourd’hui. Chaque mois, un camion de 10 tonnes embarque des milliards de dollars depuis une enceinte de la Fed dans le New Jersey, puis dans un avion de l’US Air Force, destination Bagdad. Chacune des deux parties y trouve son compte ; l’Irak se procure facilement des dollars, Washington garde, de fait, un certain contrôle sur le second plus gros producteur de brut de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) après l’Arabie saoudite. Ensuite, à Bagdad, la CBI organise « une dollar auction », un marché des changes où se vendent au plus offrant les dollars venus d’Amérique. Les acheteurs sont nombreux ; il y a plus d’un millier d’établissements financiers et de banques en Irak et les arnaques sont nombreuses.

Beaucoup ce ces établissements n’ont guère d’activités et servent essentiellement de prête-noms à des intérêts étrangers sanctionnés par Washington. En 2020, le président Donald Trump menace de couper les livraisons de dollars. La Maison Blanche ne supporte plus qu’une partie des dollars irakiens finisse dans les poches de l’Iran et ses alliés, la Syrie de Bachar Al-Assad et le Hezbollah libanais — qui font l’objet de sanctions américaines —, sans parler des deux grandes familles du Kurdistan qui servent d’intermédiaires à des intérêts turcs. Quelle est l’importance de ces « fuites » ? On n’en sait rien, mais le développement récent du marché des changes parallèle et l’écart entre le taux de change officiel et le taux au noir (45 %) témoignent de son importance.

Mohamed Shia Al-Sudani, depuis son arrivée au pouvoir, allié plus ou moins complaisant de Téhéran, provoque la fureur d’un bureau du ministère du Trésor à Washington, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) exaspéré par la kleptocratie sans frontières qui règne en Irak depuis les années 2010-2012. Trois banques sont interdites d’accès au système de communication interbancaire SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication). La banque centrale est tenue d’exiger des acheteurs de dollars de nombreuses précisions sur l’emploi final des devises achetées ; les procédures sont informatisées. Mais les banquiers irakiens, et une bonne partie de leurs clients boycottent les nouvelles procédures.

Le secrétariat au Trésor rationne les livraisons de billets. On tombe de 250 millions de dollars par jour (236 millions d’euros), à 150 (141,72 millions d’euros), voire à 20 ou 30 millions (19 à 28,34 millions d’euros) en janvier, selon les sources. Les conséquences sont immédiates pour les consommateurs irakiens. Les heurts avec la police se multiplient aux abords du square Al-Khilani à Bagdad. Finalement le jeudi 2 février, le premier ministre a un entretien téléphonique avec le président des États-Unis, Joe Biden. Il n’en sort rien publiquement. Peu après, le secrétaire adjoint au Trésor, Brian Nielson, le « M. sanctions » américain, accompagné de l’un des patrons de l’OFAC, rencontre à Istanbul le gouverneur de la CBI, Ali Al-Alag. Un communiqué américain recommande de « continuer la coordination et la coopération de toujours » pour restreindre l’accès au système financier international des « acteurs illégaux et corrompus ». Il félicite la CBI pour « l’amélioration du respect des normes » et se dit prêt à « collaborer à la modernisation du secteur bancaire irakien ».

Le gouverneur irakien ne dit rien. Ses collaborateurs cherchent à économiser les dollars et à les remplacer par les yuans chinois dans les échanges avec la République populaire. Depuis le 8 février, une délégation irakienne est à Washington et multiplie les rencontres. La punition est-elle finie ? Il est trop tôt pour savoir si le camion du New Jersey va reprendre son service. Visiblement, Bagdad s’est incliné sous peine de plonger son économie dans une crise économique funeste. Les Irakiens ont gardé un souvenir amer de l’embargo auquel était soumis le régime de Saddam Hussein avant 2003. Une double pression s’exerce sur le gouvernement irakien : Téhéran le pousse à s’éloigner des États-Unis, Washington rêve de l’embaucher dans sa croisade contre l’Iran. Quitte à l’y presser rudement si le premier ministre hésite trop longtemps.

 

 

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05 mai 2023

MAROC-ISRAËL : LA QUESTION DU SAHARA, UN TEST POUR TEL-AVIV.

Israël se doit de reconnaître officiellement la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud si elle veut bénéficier pleinement de son partenariat avec le Royaume. Déjà des Israéliens originaires du Maroc ont manifesté dans ce sens devant le domicile du premier ministre. La question du Sahara sera un test pour Israël.

 Israël se doit d’être un partenaire fiable qui, comme doit être un allié véritable, partager les objectifs et la défense de l’intégrité du territoire du Royaume. Sa majesté Mohamed VI, à maintes reprises à rappeler que la question du Sahara marocain est la pierre d’achoppement de toute collaboration avec Rabat. Il faut remarquer qu’Israël n’exploite encore pas totalement son partenariat avec le Maroc. Ceci, sera ainsi tant qu’elle ne s’engage pas totalement sur le dossier du Sahara. Car l’affaire du Sahara marocain n’est pas un projet gouvernemental mais une question qui se situe au cœur même de l’identité nationale du Maroc.

 Depuis l’adhésion officielle du Maroc aux accords d’Abraham , les échanges commerciaux entre Rabat et Tel-Aviv se sont considérablement développés. Les deux pays ont établi “des groupes de travail sur des questions allant de l’agriculture à l’énergie et le royaume est devenu un client important de l’industrie de défense israélienne. Pendant ce temps, sur le plan sociétal, les deux pays ont mis en place des vols directs et le tourisme a explosé”. Mais le mutisme du gouvernement israélien sur ce problème fondamental risque de compromettre la collaboration fructueuse que l’on peut constater et met en difficulté les amis d’Israël au Maroc.

Pour le moment, les deux pays ont échangé du personnel politique et établi des bureaux de liaison, mais les deux pays n’ont toujours pas les caractéristiques de relations diplomatiques complètes. Je ne crois pas à des progrès en la matière tant que le gouvernement israélien ne s’est pas prononcé. Ce silence intrigue, car l’Algérie, ennemie irréductible d’Israël n’attend rien des Israéliens, encore moins un soutien à la cause des séparatistes. 

Messieurs les Israéliens, il faut vous rappeler que c’est la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le territoire, que le Royaume administre depuis le milieu des années 1970, qui a été la raison centrale de la décision de Rabat de participer aux accords d’Abraham, en 2020. Depuis lors, de nombreux pays, dont des membres des accords comme Bahreïn, ont reconnu la souveraineté marocaine sur son Sahara. Israël, cependant, ne l’a toujours pas fait.

Pour le Maroc, la question du Sahara “n’est pas simplement un projet gouvernemental mais une question qui se situe au cœur même de son identité nationale”. Ainsi, “la position que ses partenaires internationaux adoptent sur le Sahara est considérée par le royaume comme un indicateur clé de la santé de ces relations bilatérales”, et Israël “ne fait pas exception et la question du Sahara. C’est un test significatif de son partenariat naissant avec Rabat et un indicateur de l’évolution future des liens”.

 

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28 avril 2023

L’ADMINISTRATION BIDEN ET LE MONDE ARABE

 Nombre d’Arabes et de musulmans ont célébré le rétablissement des relations diplomatiques entre l'Arabie Saoudite et l'Iran. Ils y ont vu un affront dévastateur porté à l'administration Biden, une victoire pour l'Iran et la Chine et un échec patent de la diplomatie américaine au Moyen-Orient

Ces Arabes et musulmans considèrent l'accord saoudo-iranien comme le résultat direct de la politique conflictuelle engagée par l'administration Biden, véritable « guéguerre » contre les pays arabes, alliés traditionnels de l'Amérique, particulièrement l'Arabie saoudite.  C’est aussi une conséquence de la politique d'apaisement des Américains envers les mollahs en Iran.

La priorité donnée par Washington aux intérêts du complexe militaro-industriel américain, traduit la faiblesse actuelle des liens entre l'administration Biden et ses alliés arabes. Nombre d’observateurs considèrent que ces relations « n’ont ni le niveau, ni la profondeur requis ».

Déjà l'administration Obama était allée trop loin dans son désir de nouer un partenariat avec les islamistes de la région, l'Iran et les Frères musulmans. Elle tournait ainsi, ipso-facto, le dos aux pays arabes.

C’est l'administration Obama qui a été à l'origine de la première crise de confiance entre Washington et les pays arabes. L'administration Trump avait corrigé le tir et s’était engagée dans une alliance sans précédent avec les Arabes pour isoler l'Iran et vaincre l'État islamique.

 Cette alliance arabo-américaine a duré quatre ans, avec un agenda commun pour l'Arabie saoudite et ses partenaires : ils ont affronté les Houthis, soutenus par l'Iran au Yémen et ont soutenu les adversaires de l'Iran. Ils ont participé à l'éradication de Al-Qaïda et l'État islamique et, surtout, ont mené une politique de délégitimation de l'islam radical. Mais le départ de Donald Trump et l'élection de Joe Biden ont placé les Saoudiens, et avec eux tous les Arabes, dans une position difficile. Si les Arabes ont gardé le cap de la politique convenue avec l'administration Trump, son successeur s'y est révélée hostile. En 2021, la coalition arabe se dirigeait vers la guerre avec l'Iran, alors que l'administration Biden s'est précipitée pour faire la paix avec Téhéran ! 

 On assiste, avec l'administration Biden au retour de la politique de l'administration Obama, faisant ainsi l'impasse sur les préoccupations de la coalition arabe et ses craintes face à l'expansionnisme des terroristes et autres radicaux au Moyen-Orient. 

L’abandon par l'administration Biden de l'Afghanistan aux Talibans et la précipitation des Occidentaux à négocier avec les Mollahs de Téhéran, sans se préoccuper des pays arabes ni de leurs intérêts nationaux, ont choqué le monde arabe.

 La satisfaction affichée par de nombreux Arabes sur les réseaux sociaux pour ces nouvelles relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran, est, en réalité, la satisfaction exprimée devant ce qu’ils considèrent comme une défaite majeure de l'administration Biden et une victoire pour la Chine.

 Pour eux : « La Chine a obtenu la reconnaissance totale des pays arabes contre les politiques américaines. Aujourd'hui, la Chine a vaincu, en parrainant l'accord historique entre l'Arabie saoudite et l'Iran, alors que les États-Unis ont un nouveau président qui a entrepris de détruire les accords conclus par son prédécesseur au point de s'en vanter pendant sa campagne électorale et sa présidence. »

 En faisant de la Chine le sponsor de l'accord, les Saoudiens ont cherché à marquer leur mécontentement vis-à-vis des agissements de l'administration Biden. 

L'analyste politique libanais Jubran Al-Khoury estime que « quelles que soient les tentatives de maquillage de la situation, l'Arabie saoudite a asséné un coup direct et réussi à l'administration Biden et à ses politique au Moyen-Orient ».

  L'Arabie saoudite a ouvert grand la porte du Moyen-Orient à la Chine. Depuis 2021, l'Arabie saoudite a adapté sa diplomatie aux différents virages de la politique américaine. Elle a négocié avec l'Iran, a renforcé ses relations commerciales avec la Chine sans se préoccuper de la guerre commerciale déclarée entre les États-Unis et la Chine, et a développé ses échanges avec la Russie...

 L'administration Biden ne peut que constater qu’aujourd’hui l'Arabie saoudite est bien moins flexible vis-à-vis des demandes américaines, qu’avant. En effet, l'Arabie saoudite, depuis que le Prince héritier exerce la réalité du pouvoir, avec ses performances actuelles, force l'Amérique à reconsidérer sa politique dans le Moyen-Orient. 

Les Palestiniens, résolument hostiles à la paix entre Israël et les pays arabes, ne sont pas mécontents du coup porté aux États-Unis et à Israël. Ils gardent ainsi l'espoir que l'accord saoudo-iranien empêchera ou retardera l'Arabie et d'autres pays arabes à rejoindre les accords d'Abraham, cette série de traités normalisant les relations diplomatiques entre Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Kosovo, le Soudan et le Maroc.

 En dédaignant l'Arabie saoudite, l'administration Biden a donné du pouvoir aux Arabes hostiles à la paix avec Israël. Toute possibilité d'élargir les accords d'Abraham à davantage de pays arabes est désormais compromise pour un temps.

 L’accord irano-saoudien pourrait également être le prélude à la sortie du monde arabe hors du contrôle et de l'hégémonie américains. Il renforce également un puissant courant international hostile à la domination américaine et qui souhaite mettre fin à l'unipolarité. Cet accord va unir les mondes arabe et islamique et mettre en sourdine l’espoir des israéliens de faire adhérer rapidement l'Arabie saoudite aux Accords d'Abraham, sauf, sauf retour au pouvoir de Donald Trump.

La profonde satisfaction que l'Iran et ses mandataires terroristes – le Hamas, le Jihad islamique palestinien et le Hezbollah – expriment face à l'accord saoudo-iranien n'a rien de surprenant. Ils y voient un signe de la faiblesse croissante des États-Unis et de l'échec de la diplomatie de l'administration Biden au Moyen-Orient. Les maladresses successives de l'administration américaine a considérablement renforcé l'axe du mal dirigé par l'Iran et plus encore par le fait que les anciens alliés arabes de l'Amérique se précipitent dans les bras de la Chine et ouvrent une nouvelle ère de relations avec les mollahs d’Iran. 

 

 

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21 avril 2023

L’URGENCE CLIMATIQUE EST-ELLE VERITE ?

       Le monde, hors l’Occident, poursuit sa courbe de développement. La Chine multiplie le nombre de ses centrales au charbon à un rythme inavouable, près de deux par semaines. L’Inde, pour sa part, poursuit imperturbable son développement à marches forcées.  

 Les émissions mondiales de CO2 vont continuer d'augmenter dans un avenir prévisible.  Les combustibles fossiles ont encore de l’avenir car il n'existe pas à ce jour d'alternative économiquement valable. 

 Même si l’Occident poursuit ses efforts de réduction du CO2, l’augmentation des émissions mondiales de CO2 reste inévitable.  Les réductions occidentales sont – et continueront d'être – plus que compensées par l'augmentation des émissions dans le reste du monde.

 L’Occident qui veut donner l’exemple, en s’engageant dans un grave désavantage économique, s’affaiblit, tandis que le reste du monde, dont nombreux sont ceux qui haïssent l’Occident, poursuivent leur développement et se renforcent. Sa croisade n’a aucun effet net sur le climat, il faut se l’avouer, et le déclin des économies occidentales fait des heureux au-delàs des océans.

 Le climat n’a pas un programme spécifique pour l’Asie ou l’Europe. Des actions régionales vers la réduction des émissions n’ont aucun sens si elles ne sont pas globales et ne concernent pas toute la planète.

 Dans son dernier rapport, le cinquième, le GIEC -Groupement International d’Études sur l’évolution du Climat, une organisation établie par les Nations Unies (ONU))- estime qu'un réchauffement de 3° - deux fois l'objectif de l'Accord de Paris - réduirait la croissance économique mondiale de 3% d'ici 2100. Ce taux représente une réduction de la croissance économique mondiale de 0,04% par an, un chiffre statistiquement négligeable.  C’est l’estimation la plus pessimiste ! Dans le scénario plus optimiste, l'impact économique du réchauffement sera, toujours d’après le GIEC, pratiquement inexistant.

  Des données du GIEC lui-même, la croissance économique et le bien-être en Europe et aux États-Unis sont davantage menacés par des politiques environnementales extrémistes et délirantes que par le réchauffement climatique. « L'UE et ses États membres se sont concentrés sur la politique climatique, mobilisant d'énormes ressources financières et humaines, réduisant ainsi les ressources nécessaires au développement de son industrie en affaiblissant la sécurité de l'approvisionnement énergétique. » déclarait le 22 février 2023, Jean-Pierre Schaeken Willemaers, du Thomas More Institute, et Président du pôle Énergie, Climat et Environnement.

Un jugement sévère sera porté par les générations futures sur l’Occident pour avoir permis à l'activisme environnemental extrémiste d’avoir affaiblit ces pays. Pendant ce temps, l’Orient hostile – la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l'Iran – continue de faire progresser ses capacités industrielles et militaires. 

Ne sera-t-il pas plus judicieux d'investir dans la recherche de moyens de s’assurer des approvisionnements énergétiques fiables, plus propres et moins onéreux, afin que le monde - par choix, les utilise.

Les émissions mondiales et le stock accumulé de CO2 dans l'atmosphère ne diminueront malheureusement pas de sitôt, mais ce n'est pas une raison pour pousser l'Occident dans le déclin. 

Depuis 1992 et le Sommet de la Terre à Rio, l'Occident vit dans « l’Urgence Climatique ». L’alerte est renouvelée à maintes reprises. Depuis lors, l'Occident – et seulement l'Occident – s'est fixé pour objectif principal de réduire les émissions de CO2 et d'autres gaz à effet de serre. 

 

 

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14 avril 2023

TOUR DE VIS EN VUE

OCDE/G20 rassemble près de 140 pays et juridictions pour collaborer à la mise au point au projet BEPS destiné à lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices, c’est-à-dire contre l’évitement ou la fraude fiscale.

Ont été adoptées en octobre 2021, les dispositions suivantes :

  • Réallouer 25 % des bénéfices des grandes entreprises à l’imposition des pays où se trouvent leurs clients.
  • Mise en place d’un système coordonné de règles globales anti-érosion de la base d’imposition (GloBE) pour que les grandes entreprises multinationales paient un niveau minimum d’impôt de 15 %.

 La première disposition ne verra vraisemblablement jamais le jour, mais les règles anti-érosion avancent à marche forcée.

 Dans ce projet, les juridictions seront libres d’adopter les règles GloBE, mais elles devront s’engager à les mettre en œuvre et à les administrer selon les règles édictées par l’OCDE. Celles-ci ont été approuvées et diffusées par le Cadre inclusif le 20 décembre 2021, et devront être transposées dans le droit interne de chaque juridiction pour que les grands groupes d’entreprises multinationales (EMN) soient soumis à un taux minimum effectif d’imposition de 15 % sur les bénéfices générés dans les juridictions où ils exercent des activités. L’Union européenne en a profité pour abonder sa propre réglementation. En décembre 2021, elle a publié un projet de directive de 79 pages, validée par le Conseil européen en décembre 2022 pour être appliquée en 2024, à l’effet de s’assurer que chaque entité paye au moins 15 % d’impôt. 

Les règles prévoient, arbitrairement, les conditions selon lesquelles doit être calculé le chiffre minimum de 750 millions de chiffre d’affaires pour être assujetti à ce dispositif. 

L’UE s’arroge des prérogatives fiscales qui en principe devraient rester du ressort des États membres. Elle utilise le prétexte de la lutte contre l'évasion fiscale, la numérisation, et la concurrence… pour se saisir du sujet. L’Union cherche à instituer des dispositifs ayant des effets extraterritoriaux afin de pouvoir contrôler tous ses ressortissants économiques.

 L’OCDE a chiffré que le nouveau système pourrait rapporter chaque année 220 milliards de dollars, soit 9 % des recettes mondiales provenant de l’impôt sur les sociétés. Ces mesures auront sans doute des effets négatifs qui ne sont pas pris en compte.

Déjà une trentaine de grandes entreprises françaises, avec le soutien du MEDEF, de l’Afep et de la Fédération bancaire française, « s’alarment » de la quantité et du type d’informations qui devront être fournies dans les déclarations envoyées aux administrations.  Leurs inquiétudes sont vives quant à la protection des données économiques « sensibles ». 

En Suisse, où les règles de l’OCDE pourraient être adoptées selon une votation qui aura lieu le 18 juin 2023 pour changer la Constitution à cet effet, le Département fédéral des finances s’inquiète :

« Les incidences financières d’une imposition minimale sont incertaines. […]  La Suisse perdra de son attrait fiscal […]. Cela pourrait inciter les entreprises à quitter le territoire helvétique ou à ne pas s’y installer, ce qui se traduirait par des diminutions de recettes dans le domaine de la fiscalité des entreprises et dans d’autres domaines. La réforme restreindra aussi un peu la concurrence fiscale à l’intérieur même de la Suisse […] La réforme fera en outre croître la charge administrative des entreprises et des autorités ».

Ce qui peut être vrai pour la Suisse peut l’être aussi pour d’autres pays. Les seuls gagnants ne seront-ils pas les technocraties nationales et internationales ?

La mise en place de cet impôt minimal va être un moyen de contrôle au service des États.

 

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07 avril 2023

Comment Greta Thunberg veut sauver la planete

Greta Thunberg devenue célèbre en nous exhortant à « panniquer» face au changement climatique, va de plus en plus loin. Malheureusement, elle ne donne pas beaucoup de conseils spécifiques sur la manière de résoudre le problème.

 Fille de Svante Thunberg et Malena Emman, deux militants écologiques inaudibles, qui ont trouvé en leur rejeton un haut-parleur idoine.

Dans « Le grand livre sur le climat » édité le 27 octobre 2022, une compilation de plus d’une centaine d’auteurs différents, Il n’y a pas moins de 18 contributions de Greta Thunberg.

 Pour elle, l’industrialisation et le capitalisme sont au cœur du problème. Il s’agit tout simplement d’abolir le capitalisme et de le remplacer par une économie écoplanifiée. Dans ce nouveau système écologique, l’État déterminera chaque aspect de la vie et décidera ce que les individus peuvent ou ne peuvent pas faire. Elle va jusqu’à préciser : « La révolution industrielle, alimentée par l’esclavage et la colonisation, a apporté une richesse inimaginable au Nord, et en particulier à un petit groupe de personnes. Cette injustice extrême est la base sur laquelle nos sociétés modernes sont construites… »

Faut-il lui rappeler ainsi qu’aux autres écologistes que le nombre d’humains a été multiplié par huit, passant d’un à huit milliards depuis le début de l’industrialisation. Sans cette industrialisation tant décriée, des milliards de personnes n’auraient eu aucune chance de survie. Il est également faux de dire que le capitalisme n’a amélioré la vie que d’une petite minorité. En 1820, la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté dans le monde était de 90 % ; aujourd’hui, elle est de 9 %.

Le livre est émaillé de critiques sévères à l’encontre du capitalisme, : « Laisser le consumérisme capitaliste et l’économie de marché comme gestionnaires majoritaires de la seule civilisation connue de l’univers semblera très probablement et avec le recul avoir été une terrible idée. Mais gardons à l’esprit qu’en matière de durabilité, tous les systèmes précédents ont également échoué. Tout comme les idéologies politiques actuelles – socialisme, libéralisme, communisme, conservatisme, centrisme, etc. Elles ont toutes échoué. Mais, en toute impartialité, certaines ont certainement échoué plus que d’autres ».

Elle ne révèle pas quels systèmes ont échoué plus que d’autres – elle limite ses dénonciations au capitalisme. 

Thunberg voit une grande conspiration capitaliste contre le climat. Elle blâme les décideurs politiques qui sont « toujours sous l’emprise des grandes sociétés pétrolières et financières ». Elle ne serait satisfaite que si les médias ne couvraient que le changement climatique : « Cela devrait bien sûr dominer chaque heure de notre fil d’actualité, chaque discussion politique, chaque réunion d’affaires et chaque parcelle de notre vie quotidienne. Mais ce n’est pas le cas. »

Thunberg regrette qu’il n’y ait « aucune loi ou restriction en place qui obligerait quiconque à prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder nos futures conditions de vie sur la planète Terre ». Le monde est dirigé par des « hommes blancs privilégiés, d’âge moyen et hétérosexuels », et ceux-ci sont « terriblement mal adaptés » pour faire face à la crise.

Thunberg consacre un quart de page (sur 464 pages) à l’énergie nucléaire, qu’elle rejette sommairement comme solution. Les technologies permettant d’extraire le CO2 de l’air sont qualifiées de « plaisanterie », tandis que la géoingénierie solaire est rejetée parce qu’elle se heurte à la « résistance farouche des peuples indigènes ». Selon le livre, les véhicules électriques ne sont pas une solution viable car ils « pourraient bien n’être une option que pour les puissants et les riches ».

 Les auteurs estiment que l’État devrait supprimer progressivement « les jets privés, les mega-yachts, les voitures à carburant fossile, les vols courts et les primes pour grands voyageurs ».

 Greta Thunberg s’écrie : « Où est la publicité gouvernementale visant à accroître le niveau de connaissance du public en matière de climat ? L’anticapitaliste canadienne Naomi Klein veut augmenter les impôts des riches et réduire les dépenses de police et de prisons pour financer la lutte contre le changement climatique. Le critique français du capitalisme Thomas Piketty appelle à l’introduction de droits individuels sur le carbone. Dans un souci de justice sociale, il estime que les autorités devraient envisager de fixer des quotas individuels égaux de carbone ».

En fin de compte, il s’agit d’abolir le capitalisme et de le remplacer par une économie écoplanifiée qui permettrait à l’État de déterminer chaque aspect de la vie et de décider ce que les individus peuvent ou ne peuvent pas faire.

Il faut savoir que Greta, le porte-drapeau des verts dans le monde, à 11 ans, à la suite d'un épisode dépressif de huit mois, a été diagnostiquée souffrante du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme.

 Malena Erman a publié un livre consacré à l'autisme et au troible du déficit de l'attention  en raison du syndrome d'Asperger diagnostiqué chez chacune de ses enfants.

 Comment comprendre l’attaque véhémente de Gretta contre les médias, eux qui l’ont « fait » car sans la presse, elle serait une étudiante parmi d’autres avec des idées saugrenues pour la plupart. On est allé jusqu’à lui donner un temps de parole à l’Assemblée générale des Nations Unies. Je m’étais, en son temps, opposé à cette mascarade, mais on m’a rétorqué que les conseillers en communication avaient défendu l’idée.

 Le monde en a vu d’autres et la venue d’un autre produit des médias la fera rejetée dans l’ombre du passé.

 

 

 

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29 mars 2023

L’INDUSTRIE AUTOMOBILE FACE A L’INCOMPETENCE DU PARLEMENT EUROPEEN.

   Et si on supprimait le parlement européen ? Il serait temps peut-être de renoncer à cette utopie appelée Union Européenne. Le temps est peut-être venu de redevenir réaliste et cohérent et renvoyer à leurs foyers les parlementaires européens qui se sont octroyé des pouvoirs qu’ils n’ont jamais eu.

Diplomatie, économie, les votes qui se succèdent dans cette enceinte soulignent la légèreté avec laquelle ces parlementaires approchent les problèmes.

 Le 14 février 2023, par 340 voix pour, 279 contre et 21 abstentions, le parlement européen a voté l’interdiction de la vente des véhicules neufs à moteur thermique à partir de 2035, autant dire demain. 

Mais cette interdiction votée à une courte majorité, vient d’être rejetée le 7 mars dernier par le Conseil de l’Union sur demande de l’Italie, de la Pologne, de la Bulgarie et surtout de… l’Allemagne.

 Sans Berlin et ses 83 millions d’habitants, impossible d’atteindre les 65 % de la population de l’Union européenne nécessaires à l’adoption ! 

 Fallait-il s’étonner de ce volte-face de l’Allemagne qui a refusé in extremis cette folle proposition. 

 Les constructeurs de voitures allemandes n’ont pas dû apprécier la plaisanterie… L’industrie automobile nationale de l’Allemagne est basée sur le moteur thermique, et fait vivre environ 14 % de la population.  Une électrification trop rapide du parc automobile européen ouvrirait un boulevard à la Chine en avance dans ce domaine.

L’Allemagne depuis longtemps est soumise à ses écologistes (grünen) et a commis beaucoup d’erreurs en matière d’énergie. Elle a cependant réussi à affaiblir la France en supprimant l’avantage comparatif que lui donnait son énergie électrique nucléaire propre et bon marché. En application des règles de l’Union européenne, l'Allemagne a forcé la France à vendre à vil prix à ses concurrents une partie de sa production nucléaire. 

Les quatre États membres (Pologne, Italie, Bulgarie, Allemagne) qui ont fait capoter l’accord au dernier moment proposent toutefois de continuer à faire fonctionner les véhicules thermiques avec des e-carburants, le mot essence ou diesel disparaît. Mais ces derniers n’existent que dans les laboratoires et seront produits, pour le moment, à des coûts exorbitants.

 Le gouvernement italien a déclaré que : « le choix de l’électrique ne doit pas être la seule voie vers la zéro émission de CO2 dans la phase de transition. Le succès des voitures électriques dépendra en grande partie de leur accessibilité à des prix compétitifs ».

Pour continuer à vouloir être fidèle au slogan : « sauver la planète », ces opposants proposent de ne plus interdire purement et simplement les véhicules thermiques, mais de les autoriser, si le carburant est dit vert.

 Avant de jeter à la rue une partie des 13 millions d’Européens qui travaillent dans le secteur automobile. Il faudra répondre aux questions qui se posent : 

  • Comment gérer la situation sociale qui en découle ?
  • Comment produire et à quel coût cette électricité supplémentaire ?
  • Comment charger tous les véhicules électriques et produire cet e-carburant ?
  • Qui va fabriquer les batteries qui viennent essentiellement d’Asie aujourd’hui ?
  • De qui dépend l’avenir du véhicule électrique ?

 

  Fournir de l’électricité aux véhicules « à zéro émission » impose un réseau électrique ad hoc. La refonte du réseau aura un coût gigantesque qui sera supporté par tous les consommateurs d’électricité, y compris ceux qui ne possèdent pas de véhicule électrique. On propose de continuer à faire fonctionner les moteurs thermiques avec des e-carburants. Cette solution est aussi utopique que la généralisation, à marche forcée de l’usage du véhicule électrique. Le parlement européen met encore une fois, la charrue avant les bœufs, comme ce fut le cas pour les biocarburants et l'hydrogène dans les transports. Ces vecteurs ou sources d’énergie n’existent que dans la tête des politiciens et des promoteurs.

On commet une grave erreur avec la promotion du transport « tout électrique ». Les e-carburants sont une vieille et mauvaise bonne idée. Depuis 1973 et jusqu’en 1990, l’Europe avait déjà essayé de produire économiquement de tels carburants alternatifs. Ils se sont révélés inefficaces et trop chers. Bien que techniquement réalisable, ce programme n’avait aucun sens économique et a été abandonné.

 Venir, aujourd’hui déclarer que soudainement de tels carburants puissent être produits rapidement est irréaliste. Autant charger directement l’électricité dans des batteries dont le rendement est cinq fois meilleur !

Ainsi, une voiture électrique avec batterie présente un rendement d’environ 75 % de la production d’électricité à la roue, par contre, une voiture à hydrogène produite avec de l’électricité verte, a un rendement de 25 % environ ; ce rendement descend à moins de 15% pour une voiture thermique alimentée par un e-carburant liquide.

 On doit réaliser qu’une batterie est donc cinq fois plus efficace qu’un e-carburant car il faut cinq fois moins d’électricité pour parcourir la même distance !

 

Les véhicules électriques à batterie offrent une meilleure voie vers la décarbonation, bien qu’ayant aussi de nombreuses tares, dont une autonomie relativement faible et un coût élevé. Les ventes actuelles des véhicules électriques ne se développent que grâce à des subventions, notamment pour les entreprises.

 

L’industrie automobile européenne tétanisée a été trop longtemps passive et/ou écartée comme un lobby face à l’écologisme radical. 

Étrangement, la France soutient fermement cette date butoir de 2035, totem idéologique vert, par la voix de Manon Aubry, députée européenne, co-présidente du groupe de gauche au Parlement européen. Cette dernière a déclaré : « même si on n’est pas prêt à passer à du tout-électrique parce qu’on n’est pas outillé en matière de production d’énergie, l’ambition écologiste doit primer sur les lobbies de l’industrie automobile ».

En effet, ces derniers alertent à grands cris sur l’absence de solution de remplacement et sur le coût d’un tel cataclysme industriel et social.

La députée européenne Manon Aubry avoue aussi ingénument que ce choix est irréaliste et coûtera cher aux Européens, mais tant pis ! « C’est bon pour la planète ! ». Le Français qui n’a pas les moyens de s’acheter une voiture électrique prendra « les transports en commun » et devra chercher des « alternatives de transport ». Sur un mode incantatoire, elle préconise de développer une voiture électrique moins chère. Comment ? demande le journaliste… Réponse : « Ça fait partie des sujets qui ne sont pas complètement (et même pas du tout) réglés par la directive européenne », mais allons-y gaiement !

L’objectif déclaré de cette députée écologiste étant de réduire, voire de supprimer la circulation des voitures et des camions, c’est effectivement un excellent moyen… 

Pourquoi cette folle course en avant ?

Des idées saugrenues, voire délirantes, sont régulièrement mises en avant pour réduire les émissions européennes de CO2 qui représentent pourtant seulement 1 % des émissions mondiales. Mais il faut donner l’exemple au reste du monde… qui s’en moque.

 Quoi que fassent ou déclarent les politiciens, les lois de la physique ne changeront pas.

La volonté de décarbonation du secteur des transports avec un carburant fabriqué avec de l’électricité et du CO2 est non seulement illusoirs  (surtout s’il s’agit de l'extraire de l'air ambiant, mais nuisible pour l’intérêt général car ruineux, et en plus il n’est pas propre (monoxyde de carbone, ammoniac, particules…). Ces « politiciens » envisagent simplement de détruire inutilement le secteur automobile européen qui est pourtant en pointe.

Pendant ce temps, la Chine construi deux centrales à charbon par semainet !

Quelques activistes européens bien placés au Parlement et à la Commission rêvent de faire basculer à marche forcée toute l’activité économique vers l’électricité décarbonée alors que cette dernière ne représente que 3 % de la consommation globale d’énergie en Europe !

Or, pour alimenter la flotte de transport routier de l’Europe avec des e-carburants, l’Union européenne devrait produire environ deux fois plus d’électricité décarbonée que sa production totale actuelle d’électricité, encore essentiellement issue du gaz et du charbon. C’est irréaliste.

Les e-carburants pourraient être envisagés marginalement et ponctuellement dans un futur lointain pour les secteurs où n’existent pas encore d’alternatives aux hydrocarbures, par exemple pour l’aviation. Mais même en diminuant le trafic aérien européen par deux, les e-carburants dédiés à ce secteur absorberait environ un quart de la production d’électricité européenne actuelle.

Les e-carburants beaucoup plus chers et rares que les carburants fossiles ne seront donc utilisés que sous la contrainte, qu’elle soit physique ou politique.

 

Encore une erreur de l’Allemagne suivie par l’Europe

La mainmise de l’Allemagne sur la politique énergétique de l’Union européenne ne semblait pas inquiéter la France jusqu’à récemment. La passivité des États membres a laissé librement s’exprimer la volonté hégémonique du voisin d’outre-Rhin qui pour se libérer du nucléaire et de la dépendance pétrolière du Moyen-Orient, a augmenté sa dépendance au gaz russe et aux batteries asiatiques.

Le marché des véhicules thermiques (dits aussi à combustion interne) continuera de croître dans les pays en développement qui sont loin de disposer de la suffisance électrique et du réseau compatible avec l’alimentation des véhicules électriques. Les constructeurs automobiles européens en déclin sur les moteurs thermiques ne seront donc pas présents sur ces marchés émergents ou délocaliseront pour construire sur place.

 

Inefficace mais politiquement correct

Comme pour le « tout-renouvelable », le même aveuglement s’est installé dans le secteur automobile. Les compagnies d’électricité et les géants allemands de l’automobile savaient pourtant que l’EnergieWende était irréalisable mais elle était « politiquement correcte ». Ils se sont donc tus en attendant des jours meilleurs…

Le groupe franco-italien Stellantis a tout de même réagi. Il a quitté l’association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) en juin 2022 parce qu’elle avait accepté la mainmise allemande.

Imposer en 2035 les véhicules électriques, à hydrogène ou avec du e-carburant constitue une erreur stratégique dont les Européens devront payer les graves conséquences.

L’hypocrisie grotesque des e-carburants finira peut-être par s’imposer. Qui se souvient aujourd’hui des politiciens qui ont imposé de coûteuses stupidités aujourd’hui abandonnées comme l'énergie de la houle, les hydroliennes, les biocarburants, ou la route solaire ?

Les décideurs d’aujourd’hui ne seront plus là en 2035…

Ainsi va l’Union européenne, d’erreur en erreur, en gaspillant l’argent des citoyens priés de payer des taxes qui ne sont pas perdues pour tout le monde, notamment pour les promoteurs de ces inepties…

Après l’ivresse des envolées lyriques pour aller vers un monde d’air pur et d’eau fraîche, et les votes d’un parlement européen irresponsable, il est temps de revenir sur terre, sinon le retour à la réalité sera douloureux.

 

 

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24 mars 2023

L’OCCIDENT COMPREND-T-IL L’ORIENT

L’Union européenne et son « maître-allié » américain font face à des puissances dont la pensée politique est fort éloignée des codes politiques et diplomatiques utilisés habituellement par les gouvernements occidentaux. 

 Les raisons qui ont poussé la Russie à engager la guerre d’Ukraine échappent à la grille de lecture habituelle des Occidentaux. Nul doute qu’ils ont quelques difficultés à comprendre l’âme orientale et particulièrement slave. Après ce qui s’est passé depuis février 2022 en Russie, on n’imagine toujours pas ce qu’un gouvernement oriental est susceptible d’engager en réaction aux menées, souvent discrètes pour ne pas dire secrètes, des États-Unis suivis, sans coup férir, par les états de l’Europe occidentale. Ceci est vrai pour la Fédération de Russie comme pour la Chine et jusqu’à un certain point pour la Turquie.

Aucun raisonnement à l’occidentale ne peut inspirer une politique comme celle de Poutine. Il veut effacer l’humiliation subit par son peuple, eu égard à l’attitude des Occidentaux, États-Unis en tête, lors de l’implosion de l’URSS. La guerre d’Ukraine s’inscrit dans une volonté de revanche qui risque d’aller loin si les Occidentaux ne tiennent pas compte des raisons profondes de la situation. La Russie refuse d’être considérée comme une Nation battue, n’en déplaise au Pentagone. Elle n’a pas perdu la Guerre froide, mais a décidé le changement fondamental de son modèle économique et sociale. C’est ainsi que le locataire du Kremlin l’analyse, avec l’emphase propre au peuple slave.

 Pour les Occidentaux cette campagne militaire ne répond à aucun raisonnement rationnel : ils assistent, sidérés, impuissants, au retour d’un monde dont l’Histoire, la vraie, atteste pourtant la permanence millénaire.

  Rappelez-vous la terreur semée par les cosaques du Don avec des villes brulées et mises à sac, ceci tout autour de la mer Noire entre le XVIe et le XVIIIsiècle.  N’oublions pas les campagnes et contre-campagnes polonaises pour soustraire l’Ukraine et ses grandes plaines à la domination des Russes, sans oublier les invasions tatares et ottomanes vers ces mêmes grandes terres fertiles. Elles ont laissé autant et plus de morts, de récoltes brûlées et de femmes violées que les bombardements de Kharkov ou de Marioupol, depuis plus d’un an.

 Le « dernier des grands monarques hellénistiques », Mithridate VI, roi du Pont-Euxin fut immortalisé par le grand Racine. Il avait à faire face aux peuples scythes de l’Ukraine du Dniepr et Sarmates qui reviendront, plus tard, aux cosaques du Don. Ils demandairent protection à Mithridate, ces vieilles cités grecques du nord de la mer Noire et de Crimée, partagées aujourd’hui entre l’Ukraine et la Russie méridionale. 

Exploitées par des Grecs, les terres noires et les mines d’argent de la plaine d’Ukraine firent alors de Mithridate « le suprême recours de l’hellénisme contre les dangers venant de l’intérieur du continent » !

 

Il faut donc reconnaître qu’à l’est de l’Europe la raison ne conduit pas le monde comme l’Occident l’avait pensé. Plus près de nous, il y a trente ans, dans l’ex-Yougoslavie, l’Europe balkanique s’enflamma sans que le président français Chirac, par exemple, ne réalise vraiment la complexité de cet Orient. 

Aujourd’hui l’Occident redécouvre ce que sont, et que furent toujours, les conquérants d’Orient :  des peuples qui adorent les pouvoirs forts, voire autoritaires, admirateurs de la violence guerrière. 

 La morale veut que dès que leur chance s’évanouit, les gouvernements autoritaires disparaissent dans un bouquet final qui met fin à leur aventure terrestre. Mais en Géopolitique, il n’y a ni morale ni amitié, seuls les intérêts mènent la danse. 

 Des gouvernements aventuriers ont toujours existé sans que nous gardions suffisamment en mémoire ce qu’ils furent et firent : Hitler et Staline en Europe, Kadhafi et Saddam en terre d’Islam ; Mao et Tchang Kai Tchek en Chine ; sans oublier les dictateurs sanguinaires d’Amérique latine. 

Poutine est-il de cette veine, ainsi qu’Erdogan ou Xi ? Le premier, mène une guerre où l’Occident ne se retrouve pas ; les deux autres sont prêts à bondir de leur tanière à la première occasion.

 C’est ces questions que devraient se poser ceux qui analysent aujourd’hui les situations chinoise, russe et turque ; les manœuvres sur le terrain des affaires, du commerce ou de la monnaie n’ont d’autres explication que la recherche du pouvoir. La politique du monde oriental ne se fait ni à la corbeille des Bourses ni dans la rue. 

   Pour la Chine, dite communiste, l’indice d’une bourse ou la valeur d’une monnaie ne sont que des symboles occidentaux abstraits. Ils peuvent être balayés en un jour, face aux bombes, aux chars ou à une invasion.  Le discours occidental, droits de l’Homme, démocratie etc… n’a ici aucun rôle.

 L’aphorisme attribué à Staline garde tout son sens, à Kiev aujourd’hui, comme hier à Yalta : « L’Europe ? Combien de divisions ? » Aucune, en vérité ; guère plus que le pauvre Pape à qui faisait allusion Staline en 1945.

Sur un tout autre plan, il faut rappeler l’engagement sans faille du Métropolite moscovite Kirill aux côtés de Poutine : fin février 2022 ce prélat bénissait déjà depuis Moscou l’armée chargée de reprendre l’Ukraine en mains par de « vrais » Russes !

 Théorisant l’un et l’autre le mythe unitaire d’une grande Russie, Kirill et Poutine se soutiennent mutuellement. Leur projet commun est limpide : rétablir l’unité de l’Empire et conforter l’orthodoxie identitaire qui soutient le régime russe afin de régner durablement sur une Russie blanche et slave dont Kirill serait le seul patriarche et Poutine -ou ses successeurs- les tsars séculiers. Tous deux sont conquérants, l’un et l’autre souhaitent réitérer leur rupture avec Rome, ce schisme orthodoxe scellé au milieu du XVe siècle, bien avant que l’Empire russe soit une réalité politique. Cet état d’esprit explique la guerre à l’Occident initiée par les états d’Orient.

Voilà probablement ce à quoi pensent les conquérants russes de nos jours. Mutatis mutandis, il en est de même pour Xi et son projet chinois dominé par les Han, ainsi que du rêve pan-turc d’Erdogan…

 L’Europe occidentale et l’allié américain sont aujourd’hui face à des conquérants dont la pensée politique est fort éloignée des codes politiques et du confort petit bourgeois dans lesquels se complaisent les gouvernements occidentaux et les technocrates qui font la loi, à Bruxelles comme à Washington.

 Ils risquent de regretter le temps où la Troisième République française rêvait de civiliser l’Afrique noire et où le soleil ne se couchait jamais sur l’Empire britannique ?

 L’Occident aujourd’hui joue sa survie, son hégémonie semble être déjà du passé.

 

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17 mars 2023

ETRE OU NE PAS ETRE LIBERAL

 Faut-il se garder d’être étiqueté libéral-au-cœur-sec ? Pour cela il faut peut-être devenir « minarchichiste, à savoir partisan de l’intervention étatique minimale.

Si on défend le libéralisme classique on est rapidement face à l’ignorance des interlocuteurs. Il faut alors expliquer les « droits naturels », remonter à l’humanisme et à l'école de Salamanque,  souligner que le libéralisme n’est pas que le marché et la concurrence loyale, encore moins, le capitalisme de connivence.

Définir le libéralisme n’est pas chose aisée, beaucoup commencent par expliquer « ce qu'il n'est pas ».

Le concept mussolinien du « tout dans l’État, rien contre l’État, rien en dehors de l’État » n’a jamais été autant pris en défaut que ces deux dernières années :

  • Réforme des retraites
  • Gestion de l’épidémie de Covid-19
  • Crise énergétique provoquée
  • Dogmatisme écologique
  • Lutte contre la hausse des prix, stigmate de l’inflation monétaire
  • Dysfonctionnements de plus en plus flagrants de l’Éducation nationale, de l’hôpital, des transports publics, de la justice…

 

Autant de sujets qui mènent certains esprits sensés, pourtant nourris aux mamelles roses et rouges du mammouth, à douter.

Si on se réclame du « minarchisme » comme solution possible à ces maux, l’auditeur prête une oreille plus attentive que si on agite l’épouvantail du libéralisme. 

  L’étymologie est simple : « min » = minimal et « archie » = gouvernement.

Pas de gros mot qui font peur comme « liberté » avec son effrayant corollaire de « responsabilité ».

Légère consonance avec « anarchie » qui évitera de se faire immédiatement ranger dans la case « fasciste » ou « capitaliste ».

Évidemment, on aura tout intérêt à éviter la diabolique mention du libertarianisme et à condenser cette définition en : « politique qui préconise un « État minimal », dont la légitimité est enserrée par des limites strictes ».

 On peut compléter tout en restant simple :    - L’État   étant caractérisé comme un monopole de la violence, ses prérogatives légitimes sont souvent identifiées aux seuls domaines où la violence est justifiée, les « fonctions régaliennes » de l’État : le maintien de l’ordre, la justice, la défense du territoire. 

 On devrait pouvoir argumenter sur le bien-fondé de faire reculer les prérogatives de l’État.

Certes, un libéral farouche objectera que la police, la justice et même l’armée pourraient être confrontées à la concurrence. Mais le libéral farouche est une espèce rarissime dans notre merveilleux paradis social et enfer fiscal du monde occidental. 

À ce stade, les objections classiques se présentent ainsi : « Que fait-on de l’éducation, de la politique industrielle, de la culture, de la santé, de l’énergie… Que fait-on du « lien social » ? ».

On peut alors avoir recours à la subsidiarité qui n’est pas le mot politique le plus usuel dans notre merveilleux monde centralisé. Mais la définition coule assez bien : « la responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est nécessaire, revient à l’entité compétente la plus proche de ceux qui sont directement concernés par cette action. »

Ainsi, on sera vu d’un bon œil par les habitants des « territoires » excédés des décisions prises à la Capitale par des gens qui ne subiront jamais les nuisances de leurs erreurs.

  • On peut philosopher sur différents thèmes : Le salaire minimal devrait-il être adapté au pouvoir d’achat des régions ?
  • La scolarité : pourquoi pas un peu d’initiatives locales dans la pédagogie et les programmes ? Qui est le plus apte à juger de ce qui convient aux enfants ?
  • Le lien social et la solidarité consentie et non pas imposée ne seraient-ils pas bien plus forts si les gens concernés avaient leur mot à dire ?
  • Pourquoi la monnaie devrait-elle être administrée par un organisme supranational irresponsable des conséquences de sa création monétaire ? Etc.

 Bref, en combinant minarchisme et subsidiarité, on pourrait instiller un peu de libéralisme en évitant d’être étiqueté libéral-au-cœur-sec qui n’aspire qu’à être un loup parmi des loups dévorant des agneaux.

L'État contre le marché, la régulation contre l'intervention, la main visible contre la main invisible, la controverse est aussi ancienne que l'économie elle-même. Le rapport de force entre les deux camps s'était infléchi dans les années 1980, petit à petit, jusqu’à la fin des années 1990, en faveur des libéraux. Ceux-ci, partis du monde anglo-saxon, avaient conquis la planète : la création de richesse était plus intense lorsque l'État se retirait et laissait toutes libertés à l'initiative privée. C'est du moins ce qu'on croyait jusqu'aux années 2008, de Londres à Santiago du Chili.

Après quarante ans de libéralisme, nous vivons aujourd’hui, le retour des frontières et de la puissance publique dans l'économie.

  Le terme « libéralisme » bénéficie d’une présomption favorable aux États-Unis. Cette différence d’appréciation sémantique n’est pourtant pas due à une différence de contenu ; les éléments constitutifs du libéralisme sont les mêmes de chaque côté de l’Atlantique (économie de marché, état de droit, « société des individus »…). 

 Tocqueville a fourni la meilleure définition et la première expression de la thèse libérale nationale américaine : « Une société américaine formée par un arrangement inédit de la liberté individuelle et de l’égalité ». « L’égalité des conditions » décrite par Tocqueville est ainsi le signe de la grande rupture par rapport à l’Europe puisque les Américains sont « nés égaux au lieu de le devenir ». Ce penchant égalitaire a pu s’adosser à des conditions matérielles exceptionnelles.

Aux États-Unis, on est passé de la conception libérale des années 1950 à celle d’aujourd’hui, d’un pluralisme synonyme de « diversité » à un pluralisme synonyme de « différence ». Cette mutation sémantique a été, et demeure largement, l’occasion d’une bataille culturelle engagée par des groupes sociaux longtemps opprimés, oubliés ou marginalisés dans l’histoire américaine : les « minorités ».

 Pour certains observateurs, on vit aujourd’hui la fin du libéralisme américain  ! 

 

 

 

 

 

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