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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
26 août 2023

J’AI RENCONTRE LES SURVIVALISTES

  En France, il y a des extrémistes de tout bord et les suvivalistes. Citoyens calmes et pondérés, ils vivent dans la crainte d’une catastrophe imminente et sont persuadés que notre société va s’effondré.

  Les plus radicaux pensent que la cause sera sanitaire, terroriste, écologique ou migratoire.

Le Salon Survival Expo annonce un minimum de quinze mille visiteurs, chaque année. Le stand de Décathlon vendeur de mini-bunkers à installer dans son jardin, ne désemplit pas. Incroyable, mais les demandes ont explosé depuis la guerre en Ukraine. Cette anxiété est nourrie par la certitude que l’effondrement est proche et que seuls survivront ceux qui s’y sont préparés.

 On est loin des doux dingues, zélotes millénaristes ou fanatiques du calendrier maya, qui se préparent à survivre à l’Apocalypse. Leur angoisse de fin du monde les pousse à préparer leur abri.

Aux États-Unis, la société Vivos a vendu 575 abris souterrains dans le Dakota du Sud, pouvant abriter 5000 personnes au prix de 25000 dollars l’un. Des petites annonces sur le Net, proposent à l’achat une « BAD », Base Autonome Durable. Il s’agit de petit mobil-home isolés susceptibles d’être utilisés comme base de repli. Dans les forums des survivalistes, on s’échange des listes de plantes sauvages comestibles et on disserte sur la nécessité de posséder un ou plusieurs masques à gaz. La catastrophe imminente, c’est leur certitude.

 Sans qu’on sache quelle est la part de peur ou de désir dans cette peur, leur analyse se nourrit des soubresauts du monde. La crise économique de 2008, les attentats depuis 2015, la crise des Gilets jaunes avec ses scènes de guérilla, ont convaincu certains en France que le milieu urbain était devenu dangereux et qu’il vaut mieux se munir de matériel d’autodéfense. La pandémie de Covid-19 a développé chez eux la peur d’une guerre biologique. La guerre en Ukraine fait craindre un emballement nucléaire. L’effondrement est inéluctable dans l’esprit de nombreux survivalistes. Chez les survivalistes politisés et radicaux, la menace vient d’une crise migratoire et des tensions interethniques qu’elles provoqueraient. 

Aux États-Unis, le mouvement des miliciens en est le représentant le plus radical. Complotistes par nature, ces survivalistes prétendent se défendre contre un « gouvernement mondial » et militent pour le port d’armes.

 En France, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, ancien coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, reconnait : « Certaines catégories d’individus de l’ultradroite issus de mouvances suprémacistes blanches ou néonazies peuvent prôner le survivalisme comme théorie pour faire sécession, pour s’organiser, quand arrivera le grand chaos qu’ils prophétisent ».

 Ceci n’empêche pas de penser, d’analyser, et de dire la vérité même quand elle est désagréable. Oublier le « politiquement correct » est une approche propre aux survivalistes. Ils désespèrent de trouver des voix fortes et légitimes pour ouvrir les yeux des citoyens sur la réelle situation de la France. Ils en appellent à la responsabilité du chef de l’État pour organiser la mobilisation et le rassemblement du peuple de France.  Ils craignent que la fatigue morale ne s’empare des élites et organisent une société à irresponsabilité illimitée.

 Pour eux le salut ne peut arriver que si on fait sauter le mur du mensonge, du cynisme et du mépris qui sont au cœur du pouvoir d’Emmanuel Macron. C’est ainsi qu’ils voient la possibilité de mobiliser l’énergie, la créativité et le patriotisme des Français.

 Ces chers gaulois ont peur que le ciel ne leur tombe sur la tête, vieille rengaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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