Le Maroc traverse une période de turbulences, économiques, politiques, sociétales.La mondialisation et le développement des supports de l’information, font qu’aucun pays, aucun gouvernement, ne peut faire sa cuisine dans un coin, sans que le monde et le concert des nations, attentifs au développement humain, aux droits de l’Homme, à la démocratie, n’ajoute leur grain de sel, en accordant ou retirant leur confiance.

 La confiance, lourde de conséquences, se mérite tant à l’intérieur, qu’à l’extérieur du pays. Lourde de conséquences, car c’est elle qui fait que l’économie s’anime, que les investissements, nationaux et étrangers, se développent. C’est elle qui fait que la prise en considération de la parole du pays, dans les instances internationales, devient audible.Cette confiance, c’est l’affaire du gouvernement, des partis politiques, de la société civile, des citoyens.Conscient de ces vérités premières, le chef du gouvernement du Maroc, Abdelilah Benkirane, dès sa prise de fonction, s’est rendu à l’étranger, rencontrer les acteurs économiques, et porter la bonne parole.Mais un malaise s’est installé, suite à des déclarations malheureuses et inappropriées, voir des couacs, de ministres, responsables d’importants portefeuilles.Les derniers cahiers des charges des chaines et radios publiques, pour le moins mal expliqués, ajoutent à la confusion. Les réactions ne se sont pas faites attendre, tant à l’intérieur qu’à l’étranger.

 L’Islam étant la religion d’Etat, il n’y a rien à dire ou à réfuter, sur la place importante et prioritaire, qui lui est donnée,  dans le nouveau cahier des charges.Mais, la Constitution déclare également, que l’identité marocaine est multiple, et que tous les citoyens sont égaux, dans leurs devoirs et leurs droits. Elle ne prévoit à aucun moment, des citoyens de seconde zone.

 Je suis un Marocain, de confession juive. Après une carrière à l’étranger, je suis revenu dans ma ville natale, apporter mes compétences et mon expérience, à la construction d’un Maroc démocratique, et au développement de son économie ; apporter une réponse à tous ces jeunes, brillants et prometteurs, qui arrivent chaque année sur le marché du travail.C’est dans le souci d’apporter ma pierre à la consolidation de la confiance, que je pense qu’il est nécessaire d’avoir en complément des émissions cultuelles musulmanes, une émission religieuse juive.J’y vois divers avantages :

-      La démonstration que la coexistence harmonieuse entre les communautés, la tolérance qui caractérise le pays, n’est pas un slogan, mais une réalité.

-      Que tous les citoyens, ont tous, les mêmes devoirs et les mêmes droits.

-      Que l’occasion qui pourrait être donnée ainsi de mieux connaître la religion juive, montrera à nos cousins musulmans, qu’on est plus proches qu’ils ne le pensent.

-      Qu’une telle initiative, à l’étranger, remettra le Maroc dans ce qu’il a toujours été, le pays le plus démocratique du monde arabe. Elle effacera l’effet des différents « malentendus » dont les médias ont fait des gorges chaudes.

 La confiance, c’est un travail de tous les jours. Qui sait, peut-être que des Marocains juifs, restés attachés à leur pays, dont la nostalgie reste vivace, trouveront qu’il est temps d’abandonner des rivages et des mirages, parfois hostiles.