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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
22 avril 2016

Le conflit israélo-palestinien aux abonnés absents

Chronique politique hebdomadaire du vendredi

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Pendant longtemps, les gouvernements arabes ont affiché un soutien sans faille à la cause palestinienne. Durand des années, du Caire à Bagdad, de Ryad à Amman, on considérait, tout au moins dans des déclarations tonitruantes, la cause palestinienne était la priorité des priorités. Il ne pouvait y avoir de Paix au Moyen Orient, sans, au préalable, régler le conflit israélo-palestinien. Souvent, c’est la pression de la rue arabe, toujours prête à s’enflammer dès qu’on parle de Palestine, qui provoquait les attitudes volontaristes des hommes politiques arabes. Même la ligue arabe n’était jamais la dernière à brandir comme un étendard, la sainte cause.

Ces glorieux jours semblent, hélas, du passé.

Le monde connaît des soubresauts qui n’épargnent pas le monde arabe. L’irruption de DAECH avec son cortège de barbaries, le drame syrien, avec ses 250000 morts, le printemps arabe, suivi de l’automne inévitable, ont fait de la cause palestinienne, des batailles diplomatiques du passé. Mêmes les revendications des groupes terroristes, incluant DAECH, ne font plus référence au conflit israélo-palestinien. Il a quasiment disparu des écrans radars dans les pays arabes. Depuis les frémissements d’un réveil de la démocratie dans ces pays, la cause palestinienne, n’est plus dans les priorités. Avec le retrait des Américains du Moyen Orient, la bataille d’influence entre Chiites et Sunnites a fait passé au deuxième plan ce conflit vieux de plus de 70 ans. Le dossier palestinien a été rétrogradé, loin derrière l’accord nucléaire USA/Iran, le chaos libyen, le drame syrien et la situation en Irak. La question palestinienne a presque disparue des soucis des pays arabes, balayée par des dossiers d’une importance stratégique supérieure.

La reprise des relations diplomatiques entre la Turquie et Israël, illustre cette recherche de nouvelles alliances. La redistribution des cartes au Moyen Orient ouvre la voie à des rapprochements inenvisageables, il y a peu. La division entre le Hamas et l’Autorité palestinienne a dilué les soutiens potentiels à la cause. Deux ans  d’efforts de John Kerry ne sont pas parvenus à relancer le processus de paix moribond. La lassitude devant ce problème, où l’irrationnel prend le pas sur le pragmatisme, amène la communauté internationale à trouver qu’elle a d’autres problèmes plus urgents à résoudre. La sympathie demeure, mais le désir d’action a disparu, au moins pour le moment. Certains diplomates, et pas des moindres, se posent la question : l’importance du conflit israélo-palestinien et ses conséquences régionales aurait-elle  été surestimée ?

On constate, aujourd’hui, que la résolution du problème palestinien n’est pas une condition indispensable à la stabilité de la région. D’autres acteurs, d’autres conflits ont pris le relai.

Si la cause palestinienne n’est plus une priorité dans le monde arabe, elle reste une question existentielle pour la région.

Les élections présidentielles américaines en cours, ne laissent pas espérer une réactivation des efforts dans l’immédiat. Les événements, les visées de leadership régional des uns et des autres, ont fait tomber les masques. Yasser Arafat, dans son temps, se déclarait fatigué de voir la cause palestinienne instrumentalisée. Cette situation ne doit pas décourager les tenants d’un Etat palestinien.

Les deux leaders, israélien et palestinien, aussi faibles soient-ils, devront se mettre autour d’une table de négociations, en oubliant leur environnement régional et l’idée d’une intervention d’une puissance étrangère, quelque qu’elle soit. Les deux peuples ne doivent compter que sur eux-mêmes et trouver ensemble, le chemin de la paix.

En l’état actuel de la situation géopolitique mondiale, les Etats-Unis ne peuvent plus faire bouger les choses, seuls. D’autres Etats devront les rejoindre. Cela risque d’être encore long, le chemin de la paix aussi.  

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Commentaires
S
Il va sans rappeler que c’est la santé économique de la société internationale qui régit l’ordre de ses priorités et c’est l’intérêt économique qui dicte la loi ... En toute logique et évidence, la communauté internationale ne porte plus le même intérêt pour le conflit israélo-palestinien qu’il y a 10ans ou plus. <br /> <br /> Les Etats du monde entier se sentent menacés par le terrorisme qui, à lui seul, engendre une multitude de problèmes de toutes sortes et cette menace se pointe comme une épée de Damocles sur eux tous sans exception levant ainsi le jeu du faux altruisme. <br /> <br /> Les vraies questions qui se posent aujourd’hui concernant ce conflit consistent à savoir la raison pour laquelle un Etat tel qu’Israël dont l’économie est florissante et le bien-être social est maintenu chercherait à négocier quoi que ce soit avec l’Etat Palestinien, et de savoir donc s'il y a réellement une "volonté COMMUNE", à trouver une solution !!! (L’urgence est beaucoup plus palestinienne qu’israélienne !!) <br /> <br /> L’idée que ces deux Etats puissent ENFIN se réunir autour de la même table pour trouver une solution JUSTE et PROFITABLE pour les deux me parait risible, improbable et crédule.. <br /> <br /> Peut être bien que ce fléau mondial qu’est le terrorisme profite bien à quelqu’un (et ce n'est pas forcément ceux à qui on pense) <br /> <br /> <br /> <br /> Tout ce qui ressort de ces évènements, me semble t-il, c'est que le terrorisme a (comme tout triste événement) une double facette : quand certains en pleurent, d'autres s'en réjouissent !
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