Chronique parue dans Maroc-Hebdo de décembre 2009

Toujours d'actualité, hélas !

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 Chaque jour amène son lot de malheurs et de scandales. Chaque jour, de cette terre dite sainte mais si meurtrie, viennent des informations sur une nouvelle escalade dans l’horreur. On pense à ses juifs de la diaspora qui ont le regard tourné vers Israël et qui ne comprennent plus rien. On pense à ces Israéliens si fiers du pays qu’ils ont bâti et qui voient l’œuvre de tant d’années partir en déliquescence. On pense à tous ces rescapés de la Shoa et leurs descendants qui voient avec horreur, en Israël,  des actes qu’ils avaient espéré ne plus revoir.

L’arrogance et l’outrecuidance de cette droite israélienne, le fanatisme aveugle des religieux, sont en train de détruire, plus surement que ne le ferait aucune intifada, l’Etat d’Israël.En cette fin d’année, on aimerait trouver des raisons d’espérer et des vœux raisonnables à formuler. Hélas, 2009 n’a apporté que des déceptions et des espoirs trahis.Le chemin de la paix ne passe pas par les destructions des maisons palestiniennes, le non respect du droit de circulation des hommes et des biens.Le chemin de la paix passe par le dialogue, par la sincérité des engagements, la confiance retrouvée chez les interlocuteurs et la volonté d’aboutir. On en est loin! Face à un processus moribond, pour ne dire plus, la tentation au renoncement et à la résignation est grande. Il faut y résister en dénonçant les manœuvres de Benyamin Netanyahu.

La poursuite de la colonisation, c’est le vol de biens d’autrui, la spoliation élevée en vertu cardinale par un gouvernement dont on aurait souhaité qu’une majorité d’Israéliens n’y se reconnaissent pas. C’est ce gouvernement qui empêche les Palestiniens de construire ou d’exploiter  44% de la Cisjordanie sous prétexte de zones militaires et de la sécurité des colons. Ces restrictions qu’Israël impose aux Palestiniens visent à mettre des obstacles au développement des infrastructures nécessaires, tels que routes, écoles, centres médicaux.

Mais le pire était à venir. La rumeur des prélèvements d’organes imposés aux Palestiniens, une horreur à laquelle personne ne voulait  donner foi, horreur et damnation, elle s’avère vraie.Les déclarations du docteur israélien  Jehuda Hiss, ancien directeur du principal institut médico-légal d’Israël Abu Kabir, ne laissent aucun doute. Il confirme : « Des cornées ont été prélevées sur des cadavres d’une manière informelle. Aucune autorisation n’était demandée à la famille. » Il précise que depuis 1987, un an avant son arrivée, les chirurgiens militaires utilisaient de la peau prélevée sur des corps pour des greffes de brulés.

Le ministère de la santé vient de reconnaître les faits en déclarant qu’il avait été mis fin à ces pratiques il y a dix ans. A l’époque, ajoute-il, les règles n’étaient pas claires. Piètre excuse qui va à l’encontre d’abord de la Loi juive qui considère le corps d’un défunt inviolable, en suite du code de Nuremberg (1947), de la Déclaration d’Helsinki (1964), de Tokyo (1975), de Venise (1983),de Hon Kong (1989) et tout simplement de la déontologie du monde médicale.Comment peut-on croire que l’on puisse bâtir la paix avec tant d’ignominie. Le rêve d’une paix juste, permettant une cohabitation des deux peuples dans le respect de la dignité humaine est bien mis à mal.Quand les Israéliens épris de paix se lèveront comme un seul homme pour dire « assez, allez-vous en » aux hommes actuels du pouvoir, quand ils renverront à leurs utopies, ces extrémistes, fossoyeurs de l’Etat d’Israël, rêve qui a bercé tant de générations juives, alors l’espoir reviendra.L’impunité ne peut pas être pérenne pour ces saboteurs de la paix.

N’ayant pas le génie de Charles Baudelaire, je lui emprunterai pour conclure, ces quelques vers de son avertissement au lecteur dans son œuvre : Les Fleurs du Mal.

« C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !

« Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;

« Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,

« Sans horreur, à travers les ténèbres qui puent.