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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
29 juin 2012

Bruits de bottes à la frontière syro-turque

Chronique politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxe Radio

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C’est en murmurant que l’on parlait, jusqu’à ces jours-ci, de guerre civile en Syrie. Aujourd’hui, le tabou est tombé : les Nations Unis  le disent : la Syrie est entrée en guerre civile.A voir de plus près, la Syrie affronte, en fait, trois guerres, qui puisent leurs origines dans le soulèvement de mars 2011.

 La première est celle que mène le pouvoir de Damas contre les civils, manifestants pacifiques, avec son lot de morts qui voisine, aujourd’hui la centaine de victimes par jour.La deuxième est celle qui voit s’affronter l’armée régulière syrienne avec des groupuscules armés locaux, formés de civils et de déserteurs. C’est des soldats d’élite contre des groupes d’autodéfense, unis sous le label d’Armée syrienne libre, qui n’ont comme atouts que leur courage, la montagne et la rage devant les massacres. S’ajoute à la confusion, des éléments infiltrés d’Al-Qaïda, qui essaient d’imposer leur Loi.Enfin, la dernière et la plus insupportable, les massacres de civils sunnites par des villages alaouites. C’est une guerre de religion, qui marque de son sceau d’infamie, la tragédie que vie depuis 2011 le peuple syrien.

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 La Ligue arabe et les Nations Unis, sont désarmés par le véto sino-russe, au Conseil de sécurité. L’intérêt de la mission confié à Kofi Annan, était essentiellement d’avoir amené la Russie à être partie prenante dans cette tentative de médiation. On pouvait, à juste titre, considérer qu’un échec de la mission, serait également un échec de la diplomatie russe.Il a fallut rapidement déchanter, car malgré l’échec flagrant de la mission Kofi Annan, la Russie reste campée sur ses positions de refus d’appeler Bachar El Assad à quitter le pouvoir.

 La seule possibilité d’une intervention militaire reste la Turquie. L’article 4 du traité de l’OTAN prévoit que tout membre peut demander l’intervention des forces de l’OTAN, quand il estime que son intégrité territoriale ou sa sécurité est menacée.Saisi de l’agression subie par la Turquie, qui a eu un avion abattu par la Syrie et un autre visé, le secrétaire général de l’OTAN a déclaré : « La sécurité de l’Alliance est indivisible. Nous sommes aux côtés de la Turquie dans un esprit de forte solidarité » .Assad déclare d’ores et déjà que la Syrie est en situation de guerre. Erdogan, le Premier ministre turc, répond en écho : « Le régime syrien est devenu une menace claire et proche pour la sécurité de la Turquie comme pour son propre peuple » et d’ajouter : « Tout élément militaire qui posera un risque et un danger de sécurité à la frontière turque venant de Syrie, sera considéré comme une cible militaire ».

 Les bruits de bottes, à la frontière syro-turque, deviennent de plus en plus fort. Amèneraient-ils les Russes à revoir leur soutien au régime syrien ? Là est toute la question.

 

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