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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
13 juin 2020

LES DÉFIS DE LA RELOCALISATION

En retard, oui, mais j'ai une excuse, l'internet ne marchait pas chez moi fier à partir de 18h. C'est revenu ce matin. Alors, suivant la phrase consacrée, voici ma chronique politique hebdomadaire du vendredi:

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Les défis que pose la relocalisation sont : la recherche d’une main-d’œuvre bon marché et une solide base industrielle… l’Europe centrale et de l’Est pourrait répondre à ces critères et être la grande gagnante du retour éventuel des usines sur le continent. A condition de monter en gamme et de se développer dans les services pour éviter l’écueil de devenir uniquement un centre de production à bas coût. L’autre problème à gérer, c’est la montée du coût de la main-d’œuvre, effet inévitable d’un développement industriel qui flirtera avec le plein emploi. 

Grace à la crise due au Covid19, l’Europe de l’Est pourrait devenir, ce que déjà certains économistes appellent, la « petite Chine d’Europe ». Les nouveaux Etats membres risquent alors de devenir importants pour l’industrie européenne, dès le choc externe de la pandémie passé.
Pour ce faire, il faudra que les entreprises bulgares, roumaines, polonaises et autres, soient capables de réorganiser rapidement leurs chaînes de production. C’est une des conditions essentielles pour pouvoir profiter des opportunités qui vont se présenter. 
Alors que la pandémie a souligné l’importance de relocaliser les industries stratégiques, l’Europe centrale et de l’Est risque d’être la grande gagnante du retour des usines. En tout état de causes, il faut savoir que ce retour éventuelle ne sera pas pérenne. Le développement qui en suivra reposera inéluctablement le problème des prix de revient et par conséquence remettra en question la délocalisation. Pour le moment, les gouvernements locaux travaillent surtout à limiter les sérieux dégâts économiques et sociaux liés à la crise. 
La région, dépendante des constructeurs automobiles germaniques, est très affectée par la récession
de l’Allemagne, son principal partenaire.
Leur atout reste leur solide base industrielle, celle-ci pèse 23 % du produit intérieur brut (PIB) en République tchèque, 20 % en Slovaquie, en Slovénie et en Roumanie, 19 % en Hongrie ou encore 17 % en Pologne, selon la Banque mondiale, contre 10 % en France.
Ailleurs, le secteur s’est surtout développé après l’implosion de l’URSS et l’arrivée des investisseurs occidentaux. En moins de deux décennies, la région
est devenue l’eldorado des constructeurs automobiles. En 2018, 3,3 millions de véhicules ont été construits au sein du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie), contre 1,2 million
en 2000. 
Le problème qui va peser dans la prise de décision pour les relocations éventuelles c’est que ces dernières années, les salaires ont nettement augmenté, sous l’effet de la forte baisse du chômage et de la pénurie de main-d’oeuvre. Une relocalisation risque d’amplifier le phénomène, même si pour le moment les salaires restent plus bas qu’à l’Ouest : le coût de l’heure dans l’industrie et les services marchands était de 13,65 euros en République tchèque fin 2019, 10,50 euros en Pologne et 7,36 euros en Roumanie, d’après Rexecode, contre 37,66 euros en France et 31,82 euros en moyenne dans la zone euro. Cette région de l’Europe, offre en outre des coûts de transport et de logistique compétitifs par rapport à l’Asie.
Affaire à suivre !

 

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