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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
29 mars 2019

VENEZUELA : UN ÉTAT EN FAILLITE

Vendredi, jour de ma chronique politique hebdomadaire

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                 Oui, cela existe, tout grand pays pétrolier qu’est le Venezuela, il est un pays en faillite et subit une grave implosion sociale. Il est plongé dans la plus sévère crise économique qu’ait dû affronter un pays latino-américain dans l’histoire moderne.

La coalition au pouvoir est un magma formé de militaires, de paramilitaires, de forces armées et de mouvements politiques qui mènent la répression et exercent le pouvoir selon une stratégie illisible pour les mieux intentionnés à leur égard. Le système Maduro est un corps hermétique, replié sur lui-même et difficile à percer.

Avoir amener le pays à la faillite, n’est pas à l’honneur d’aucune doctrine politique, serait-elle socialiste ou bolivarienne. Les perspectives d’un rétablissement économique ou social, sont pessimistes à court terme.

  On ne perçoit pas une véritable volonté politique de concevoir et mettre en œuvre un programme économique intégral qui corrigerait les déséquilibres macroéconomiques, les profondes distorsions des prix relatifs et le dysfonctionnement des institutions, maintenant l’économie dans une situation de chaos.

Dans le rouge depuis des mois, le Venezuela a sombré dans le noir. Le pays a affronté, depuis jeudi 7 mars 16 h 54, la plus grande panne d’électricité de son histoire. Vingt et un de ses vingt-trois Etats ont été touchés. Vendredi 8 mars au soir, le courant n’était que partiellement rétabli dans ce pays de 31 millions d’habitants. Les hôpitaux ont vécu des heures dramatiques. Comme à l’accoutumée, le gouvernement a immédiatement dénoncé un sabotage. Les experts attribuent les défaillances électriques du pays, au manque d’entretien des installations, au déficit d’investissements et à l’incurie de sa gouvernance.

Sans télévision, ni Internet, ni téléphone portable, les Vénézuéliens ignoraient largement, vendredi dernier, que leur pays venait d’être condamné par le tribunal d’arbitrage de la Banque mondiale à payer 8,7 milliards de dollars à la compagnie ConocoPhillips.

Cette entreprise américaine avait été expropriée en 2007 par Hugo Chavez, le charismatique prédécesseur de Nicolas Maduro. Le Venezuela qui  dispose des plus grandes réserves mondiales de pétrole brut, aujourd’hui ruiné et endetté, est incapable de freiner le déclin de sa production d’hydrocarbures. Les réserves internationales du pays s’élèvent à 8,8 milliards de dollars, soit le montant de la somme à payer.

Un deuxième énorme panne électrique a de nouveau frappé le pays mardi dernier.

Faute de connexion à Internet, les distributeurs automatiques ne délivraient plus de liquide et les transactions électroniques ont été suspendues. Dans un pays où l’inflation quotidienne dépasse 3,5 %, soit plus de  100o% par an, personne ne conserve chez soi d’argent liquide.

Le Venezuela exploite un pétrole lourd, couteux à extraire. En dessous de 100 dollars, il n’est plus rentable à extraire. Par ailleurs son principal marché par le passé, était les Etats Unis d’Amérique, qui avec la révolution du pétrole et du gaz de schiste, sont devenus auto-suffisants et exportent aujourd’hui ; s’ajoutent à cela, la déperdition de ses cadres et le manque d’investissements.

En seulement deux ans, en 2015 et 2016, 10 millions de personnes sont tombées, de nouveau, en dessous du seuil de pauvreté. Avec une rente pétrolière réduite, des revenus de l’impôt insuffisants et sans accès au financement international, le secteur public n’a pas trouvé d’autres moyens de financement que le recours à la machine à billets, une véritable émission explosive d’argent.

 Nicolas Maduro se dit victime d’une guerre économique menée par les Etats-Unis. Ce n’est pas entièrement faux, mais cette situation est surtout due à la mauvaise gouvernance, aux mauvais choix économiques et politiques, et à leurs conséquences auprès de la population qui s’est rebellée.

Juan Guaido, le président par intérim auto-proclamé, a cristallisé toutes les rancoeurs d’un peuple livré à la dernière extrémité. Mais il tarde à concrétiser les propositions de l’opposition, malgré un soutien international important. Le temps ne joue pas en sa faveur, l’ingratitude de la foule est connue. Il a  placé des hommes de confiance aux Etats-Unis et s’est assuré des réserves financières importantes qui serviront pour le redémarrage de l’économie et également à rassurer les futurs investisseurs. Mais cette réelle puissance à l’extérieur est plus fragile à l’intérieur du pays, surtout lorsque l’on veut à tout prix, éviter la guerre civile. En cas d’échec, la facture sera lourde pour le Venezuela. On estime à 5 ou 6 millions de personnes qui quitteront le pays si le statu quo actuel perdure. Le risque, si pourrissement de la situation il y a, est que la violence va s’exporter dans les pays voisins qui entrainera une déstabilisation de la région.

Il faut que le Venezuela redevienne, le plus rapidement possible, un État souverain fort, démocratique, pour le bien de toute l’Amérique hispanique.   

 

 

 

 

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