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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
10 novembre 2018

UN DEFI EXSISTENTIEL POUR L’EUROPE

 

Voici ma chronique politique hebdomadaire, avec quelques heures de retard. Hier a été le jour de la présentation de mon livre: "Clés de Géopolitique. Il y a eu également la cérémonie de remise du trophée de l'Africanité, attribué à votre serviteur par la fondation de même nom.

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        Le 5 novembre dernier, est entré en vigueur la seconde vague de sanctions contre l’Iran. Au delà du bras-de-fer que Donald Trump mène avec le régime iranien des Mollahs, c’est à la souveraineté des pays européens, les alliés traditionnels de l’Amérique, qu’il s’attaque.

Le paradoxe est qu’en conduisant toutes les entreprises européennes à cesser toutes relations commerciales avec l’Iran, il le fait au bénéfice des entreprises chinoises avec qui il prétend mener une guerre commerciale. La Chine n’a pas à redouter de représailles, pourquoi ? Il faudrait que Bruxelles le demande à Trump.

 Parti en guerre contre le régime des Mollahs, le soldat Trump commence par dénoncer unilatéralement l’accord international nucléaire conclu avec Téhéran. Puis il impose un embargo à tous les acteurs économiques américains et non-américains . C’est l’expression de l’hyperpuissance militaire, ce que La Fontaine appelle : « la raison du plus fort ».

Pour Donald Trump, il est une victime: « Les nations responsables doivent se défendre contre les menaces faites à leur souveraineté », dit-il. Grace à son écrasante suprématie des armes, le gouvernement américain se permet de faire appliquer hors de son territoire ses propres lois et ses embargos.  En 1960, renforcé par Clinton en 1996 ce fut l’embargo à l’encontre de Cuba, d’une façon plus générale contre les « États voyous » par Georges W Bush et maintenant l’Iran. Trump n’a pas innové, c’est la continuité de l’expression de la puissance depuis Kennedy.

La question qui se pose est : qu’en est-il de la souveraineté des états européens ?  Pourquoi cette frilosité dans l’utilisation et la défense internationale de l’Euro ? Ne serait-elle pas la meilleure réponse à l’hégémonie du dollar américain. N’est-il pas aberrant que les compagnies européennes achètent des avions européens en dollars américains et non pas en euros, comme le dit si bien Jean-Claude Juncker, le président de la Commission.

 L’utilisation systématique de l’euro dans les échanges internationaux, hormis les Etats-Unis, peut être une réponse aux abus de la suprématie du dollar américain. L’Europe ne devrai pas rater cette opportunité de faire de l’euro une monnaie internationale de réserve, avant que la Chine n’impose sa devise, le Yuan appelé aussi Renminbi.

L’impérialisme judiciaire américain et les abus de la suprématie du dollar s’appuient sur une diplomatie juridique sans équivalent dans le monde. L’institut Jacques-Delors la décrit parfaitement : « L’extraterritorialité telle que pratiquée par les autorités américaines repose sur un système efficace, parce que cohérent. Tous les rouages du processus, une fois les décisions législatives et/ou réglementaires prises, travaillent ensemble en parfaite adéquation depuis le pouvoir législatif jusqu’au juge civil ou pénal, en passant par le Trésor, le département d’État, les agences fédérales et de renseignement. »

C’est ainsi que l’Amérique peut faire appliquer sa loi à la planète entière, au prétexte que quiconque utilise le dollar est justiciable des tribunaux américains. 

Alors, cessons d’utiliser le dollar ! Pas facile.

 

 

 

 

 

 

 

 

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