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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
14 octobre 2016

Autopsie d'une élection

Chronique politique hebdomadaire du vendredi

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Le Maroc a voté et désigné ses représentants au Parlement. Le parti islamiste, modéré aux dires de son secrétaire général, a gagné les élections, en étant le premier des partis minoritaires du pays.

Le parlement va-t-il être la représentation de toutes les composantes du Pays ? La future coalition gouvernementale, va-t-elle construire la Société dans laquelle les 34 millions de marocains, vont se retrouver et s’épanouir ?

Un peu d’arithmétique électorale s’impose.

La population totale au Maroc s’élève à 34 millions d’âmes.

La population au-dessus de 18 ans, est estimée à 20 millions, les inscrits sur les listes électorales sont 12 millions.

Le taux de participation au scrutin de vendredi dernier, ce 7 septembre, s’élève à 45%, soit 5,4 millions de marocains qui se sont exprimé. Le parti arrivé en tête a réuni sur son nom, 23% des suffrages, soit 1,2 millions de voix.

C’est la démocratie, mais on est en droit de se poser quelques questions. Peut-on considérer le Maroc un fief des Islamistes ? À l’évidence, non, car un peu moins de 5% de la population, ne fait pas une majorité triomphante, pas plus que 10% des inscrits sur les listes électorales.

Les vainqueurs de cette consultation sont les abstentionnistes. Ils sont monarchistes, font confiance à leur Roi pour veiller aux intérêts du peuple marocains. Si on ne prend pas en compte cette évidence, on ne comprendra jamais la véritable situation politique du Maroc. Le peuple n’est pas politisé, car il ne fait pas confiance aux partis politiques, pas plus qu’à ses dirigeants.

La tâche de Sa Majesté n’est pas aisée. Il doit respecter le rite démocratique, mais veiller également aux lignes rouges que le peuple a établie et qu’il connaît parfaitement, car elles sont les siennes.

Le vrai parti, à la majorité écrasante, est la masse silencieuse, qui s’élèvera comme un seul homme, à la moindre indication 

de son souverain. Les partis politiques le savent, PJD en tête. Il faut éviter que cette élection, ne se transforme en coup d’Etat démocratique, en laissant le PJD placer ses hommes dans les postes clés de l’administration. C’est aux citoyens, à la société civile, de veiller à toute hégémonie, d’où qu’elle vienne.

La tâche aurait été plus facile, si les marocains avaient pris la peine de s’exprimer en votant.

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