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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
7 octobre 2016

La Mondialisation a du plomb dans l'aile

Chronique politique hebdomadaire du vendredi.

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Lorsque l’économie mondiale se porte bien, la mondialisation devient une certitude de notre modernité.

Mais voilà, les statistiques de l’OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce, nous disent que le commerce international n’aura progressé en volume que de 1,8 % cette année, rien de comparable avec les années 1990 à 2007, où il avait augmenté de 6 % en moyenne, chaque année. Cette année, l’augmentation sera inférieure au PIB mondial, estimé entre 2,2 et 3 % pour 2016.

Les quatre libertés de circulation qui définissent la mondialisation, à savoir : celles des marchandises, des services, des capitaux et des hommes, sont aujourd’hui battues en brèche. Les tentations protectionnistes se multiplient. Depuis sa création, l’OMC a observé un triplement des procédures antidumping, des clauses de sauvegarde et des barrières temporaires. Mêmes les grandes puissances économiques, comme les Etats-Unis et la Chine, n’échappent pas au désir de plus d’autonomie nationale. On peut constater ce désir de repli dans la campagne électorale présidentielle américaine.

La mondialisation montre ses limites, dès lors que les économies nationales sont en difficulté. On n’est pas encore au « sauve-qui-peut » mais surement dans l’égoïsme des uns et des autres.

Aujourd’hui, la coopération internationale tourne à vide, et l’impératif de stabilité prôné par le G20, semble être un leurre, lorsque l’on constate l’effondrement des prix du pétrole et des matières premières. Le FMI estime que cette situation a conduit à un recul de 10,5 % en valeur des échanges mondiaux.  Depuis 2013, cette chute des prix aura ruiné des dizaines d’Etats et appauvri des centaines de millions de leurs populations. La Chine ne cache pas son objectif de dépendre de moins en moins de l’Export, et de privilégier son marché intérieur.

La faiblesse de l’activité économique, en particulier de l’investissement, explique le net ralentissement des échanges commerciaux, depuis 2012. Paradoxe, car les échanges commerciaux devraient être le moteur de l’expansion. On s’éloigne de plus en plus de la « mondialisation heureuse ».

Le rejet de la globalisation, n’est pas une maladie propre à tel ou tel pays. Elle s’exprime sur un fond de crise économique, de chômage et de baisse de pouvoir d’achat. Elle se greffe sur le pessimisme des populations, et l’angoisse engendrée par la globalisation. On voit émerger des forces politiques souverainistes, qu’au fil des élections, on ne peut plus ignorer.

Le corolaire de la Mondialisation, a été l’exacerbation des sentiments nationalistes, le développement des extrêmes, à droite comme à gauche, un retour aux racines et le retour de la xénophobie et du racisme, au grand jour. Ces phénomènes, on a pu les constater en Europe, mais aussi en Amérique, la marraine de la Mondialisation.

Les opinions publiques admettent, de moins en moins, que les Etats abandonnent leurs souveraineté et toutes leurs compétences au profit d’organismes supranationaux, non élus, et non démocratiquement contrôlés. La multiplication des accords contraignants, négociés dans le plus grand secret, exige, aujourd’hui, la plus grande transparence, si on ne veut pas que la Mondialisation devienne un accident de l’Histoire.

Sans verser dans la paranoïa, il est permis de s’interroger sur l’influence exercée, sur les négociations discrètes, qui sont conduites par des clubs de réflexions, encore plus secrets, tels que la « Commission Trilatérale », le groupe de « Bildeberg », le « World Economic Forum » ou encore le « CFR » (Concil on Foreign Relations).

Les entreprises multinationales, qui ont un chiffre d’affaires supérieur au PIB de certains pays européens, avec la Finance internationale, sont des piliers de la mondialisation. Elles en sont les premières bénéficiaires et peuvent être porteuses d’immenses progrès sur le plan humain. Mais ces forces peuvent, à contrario, fragiliser les économies nationales et nos sociétés. Il est vrai que la communauté internationale n’est pas encore parvenue à mettre en place une coopération concrète, d’une ampleur suffisante, pour que toutes les nations puissent recueillir les fruits de cette évolution.

Si on veut que la Mondialisation ne reste pas un vœu pieux, ou simplement ne profite qu’à certains pays développés, les pays de l’OCDE doivent s’engager à faire évoluer leurs politiques internes et à ouvrir leurs marchés. Faute de quoi, l’objectif de faire en sorte que la Mondialisation soit bénéfique pour tous, risque de ne pas être atteint.

 

 

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