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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
30 septembre 2016

L'Amérique est-elle toujours capitaliste ?

Chronique politique hebdomadaire du vendredi.

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Time is money ! Le temps, c’est de l’argent ! Le dollar est le support de la loi américaine et l’utiliser vous rend un justiciable des cours américaines.  C’est dire que le système capitaliste s’est exprimé dans toute sa puissance, dans son territoire, prétendument d’origine : les Etats-Unis d’Amérique.

Mais, voilà que la campagne présidentielle en cours, introduit le doute et fait vaciller nos certitudes. Les Démocrates plébiscitent l’homme de l’ultragauche du parti démocrate, Bernie Sanders, et obligent Hillary Clinton à gauchir son discours, pour pouvoir emporter les primaires de son parti. Nous découvrons un Donald Trump, milliardaire et homme d’affaire retors, se porter le défenseur des démunis et du pauvre petit blanc que la finance internationale étrangle. Même Wall-Street, le temple du capitalisme américain, n’est plus en odeur de sainteté, et la candidate démocrate se trouve reprocher ses liens avec ce temple de la finance.

On pourrait en conclure que ce n’est que des péripéties d’une campagne électorale, féroce et destructrice. Mais voilà, Microsoft, le géant américain de l’informatique, une des plus grandes entreprises américaines, nous alerte en annonçant  qu’elle allait consacrer 40 milliards de dollars à racheter ses propres actions. La logique capitaliste aurait voulu que la direction affecte ces sommes dans la recherche de projets d’avenir et non au rendement des actionnaires. Cette distribution de dollars est en fait un signe inquiétant et un message à tous ceux, dans le groupe, qui cherchent et innovent. Certains analystes vont plus loin, en considérant que cette action voudrait laisser croire que l’argent ne valant rien, il vaut mieux s’en débarrasser.

Apple, la plus grosse entreprise mondiale, en terme de valorisation, a décidé, un peu avant Microsoft, de rendre également une somme colossale à ses actionnaires.

Au total, 92% des entreprises américaines qui ont pu rapatrier des capitaux, placés dans des paradis fiscaux, grâce à une disposition ad hoc, adoptée à l’initiative de George Bush, ont décidé de distribuer cet argent aux actionnaires plutôt que de l’investir dans l’avenir.

Au moment où la croissance mondiale retrouve des couleurs, il est préoccupant de voir tel constructeur d’automobile, éditeur de logiciels, fabricant d’ordinateurs, afficher une attitude frileuse, voir malthusienne, en décidant de rendre aux actionnaires une partie de l’argent que ceux-ci leur ont confié pour le faire fructifier.

Où est passé l’esprit d’entreprise ? Où est passé le Capital triomphant ? La gestion financière va-t-elle détruire le capitalisme en asséchant les finances des entreprises, par le souci de leur valorisation en bourse ?

Le crédo du capitalisme est l’entreprenariat. Si les entrepreneurs ne veulent plus entreprendre et rendent l’argent aux actionnaires, c’est la fin programmée du capitalisme tel qu’on l’a connu jusqu’à présent.

L’Amérique est-elle en train d’accoucher d’un capitalisme social, où les intérêts de ceux qui concourent au développement et au succès de l’Entreprise, sont sauvegardés ?

Au moment où l’Europe tourne le dos aux utopies du socialisme, l’Amérique est en train de découvrir la lutte des classes et l'Etat providence

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