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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
13 mai 2016

Nouvelles guerres et nouvelles diplomaties

Je rentre d'un court voyage en Europe, visité une Suisse heureuse et dynamique et une France frondeuse et déprimée.

Ci-après ma chronique politique hebdomadaire du vendredi.

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Pendant des siècles, guerre et diplomatie, deux termes qui s’opposent, ont jalonné l’histoire du monde. La guerre, c’était obtenir par les armes ce que l’on n’a pas pu obtenir par la négociation. Quant à la diplomatie, c’était : éviter de recourir aux armes.

 Le monde a changé et continue de changer. On ne va plus à la guerre, la fleur au fusil, au son du fifre et des tambours. Souffleter  un Ambassadeur, avec ou sans un chasse-mouches, ne déclenche plus l’arrivée d’une Armada punitive. 

Aujourd’hui, les champs de batailles se sont multipliés. Ceux sont ajoutés à la diplomatie de nos papas, la diplomatie parallèle, les ambassadeurs de bonne volonté et le lobbying né en Amérique.

 Si les guerres entre nations, entre armées obéissant aux règles fondamentales édictées à La Haye, sont plus rares, elle ont pris, aujourd’hui, plusieurs visages : les conflits armées,  les guerres de l’ombre, opposant les différents services secrets, CIA, NCS, Mossad, BND, Guoanbu (CHINE), DGSE, M15, SVR (ex KGB), GRU et j’en passe, la guerre économique, la guerre de l’information et son corolaire : la désinformation et enfin : la guerre asymétrique.  

Il ne suffit plus aujourd’hui, d’avoir l’armée la plus sophistiquée, la plus moderne, la plus « puissante » du monde. Il suffit, d’une poignée d’hommes, décidés et aguerris. Il suffit aujourd’hui d’une poignée d’hommes, sans foi ni loi, pour ébranler les assises d’une nation. Naïvement confiantes en sa civilisation, se considérant à l’abri de l’esprit des Lois, ces nations se réveillent un jour pour constater le champ de ruine que sont devenues toutes leurs certitudes.

Ceci est du à l’apparition de cette nouvelle forme de guerre, la guerre asymétrique, appelée souvent, la défaite du vainqueur.

C’est une guerre qui oppose la force armée d’un Etat à des combattants insignifiants qui se servent des points faibles de cet Etat, la démocratie, la protection des civiles, le respect des droits de l’homme.

Le concept n’est pas nouveau, déjà au Ve siècle av J-C, dans un célèbre ouvrage : l’Art de la guerre, Sun Tzu a analysé et détaillé ce concept.

Le terrorisme est une forme de guerre asymétrique. Les stratèges militaires l’appellent la guerre de quatrième génération ou conflit non étatique.

La guerre asymétrique peut revêtir d’autres formes comme la Non Violence utilisée par Gandhi dans sa lutte contre l’occupant anglais, ou encore la violence politique qui renverse un régime par les grèves ou par la mobilisation de la société civile.

On est loin des Lois de la guerre. D’abord appelées le Droit de la Guerre, ses dispositions couvraient, en fait, des lois coutumières. L’humanité, aussi loin que l’on remonte dans le temps, a toujours cherché à établir des règles pour la guerre. Il y a eu le code d’Hammurabi 2000 ans av J-C, la Bible et le Coran, qui prônent le respect de l’adversaire et la protection des civils et des vaincus.

 Ces règles on les retrouve dans la seconde conférence de La Haye de 1907, convention à laquelle on se réfère encore aujourd’hui.

Mais l’irruption de la guerre asymétrique nous met loin de la guerre juste prônait par Thomas d’Aquin. Il considère que si elle ne relève pas de la puissance publique, elle est un crime. Pour lui, la cause doit être juste, sans causes cachées.

Francisco Victoria qui rejoint la pensée de Thomas d’Aquin, estime que la guerre est l’un des pires maux, que l’on ne peut entreprendre que pour éviter un mal encore plus grand.

L’expression de la guerre s’est trouvé d’autre champs de bataille : l’Internet, le spatial, l’infosphère et le cyberspace.

Notre époque a vu se développer des guerres par Etat ou groupes d’hommes interposés.  Une grande spécialité des Etats-Unis, en cela suivis par l’Arabie saoudite et le Qatar.

Même l’exercice de la Diplomatie a profondément changé. L’Ambassadeur n’est plus le passage obligé des messages écrits ou oraux de son Chef d’Etat. Les communications modernes et sécurisées font qu’un Président  appelle directement son homologue, parfois même, sans informer au préalable son représentant sur place.

Le premier rôle aujourd’hui d’un Ambassadeur est l’action économique. La Suède a été la première à lui donner un rôle économique majeur. La présence de l’industrie suédoise dans le monde, est sans commune mesure avec l’importance et la puissance du pays.

D’autres acteurs dans l’action diplomatique ont apparu : la diplomatie parallèle, souvent menée par des personnalités de la société civile, le lobbying très actif en Occident, qui supplante parfois l’action diplomatique et souvent la complète, les ONG, les principales et les plus influentes sont souvent liées à leur Etat d’origine et parfois l’émanation des « Services ».

Les Pays qui n’adapte pas leur diplomatie aux besoins de leur économie, qui ne facilitent pas, par leur représentation, la pénétration des marchés à leurs entreprises, les pays qui ne forment pas leurs diplomates au lobbying continu, auront continuellement des déconvenues, diplomatiques, politiques et économiques.

Les nouvelles formes de guerres, la nouvelle diplomatie, permettent aux petites et moyennes puissances de rivaliser avec les plus grands.

 Aujourd’hui, les problèmes de sécurité rendent interdépendants les Etats, quelque soit la puissance économique et militaire des uns et des autres. 

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