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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
6 septembre 2015

L'Europe et les migrants

Chronique hebdomadaire du vendredi

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Pour ceux qui ont eu la chance d’aller en vacances, ils ont, à leur retour, trouver une Europe désemparée, face aux vagues successives et journalières, de migrants, venus de tous les horizons. Par mer, par terre, durant une errance de plusieurs jours, parfois de plusieurs semaines, ils sont là, à forcer les portes de cet Eldorado, de cette Europe mythique où vont se briser plusieurs utopies, mais où la sécurité deviendra leur lot de consolation.

Le problème n’est pas d’aujourd’hui, et les passeurs sans scrupules, exploitent ce filon qui représente  un chiffre « d’affaires » anuel de plus de un milliard et demi d’Euros.

Depuis les années soixante dix, les capitales européennes essayent de mettre un frein à l’immigration illégale et clandestine. Mais aujourd’hui, les migrants ne sont plus simplement des migrants économiques, mais également des milliers de personnes qui fuient les zones de combats, les massacres, les épurations ethniques, politiques ou religieuses.

Pour l’Europe, il ne s’agit plus d’accueillir toute la misère du monde, mais au-delà, accorder l’asile politique pour une grande partie d’entre eux. C’est la fameuse loi qui impose de venir en aide aux personnes en danger.

On assiste à un véritable envahissement, à un transfert de population, qu’aucune barrière, aucun cordon policier, aucune répression, ne pourront endiguer.  L’Europe fait face à l’instinct de survie qui anime la plupart des migrants, et contre l’instinct de survie, on peut peu.

C’est 107000 migrants qui sont entrés dans l’Union Européenne durant le seul mois de juillet contre 270000 pour toute l’année 2014. Durant des mois, Bruxelles est restée obnubilée par la situation en méditerranée. Le passage au large de la Sicile s’est transformé en cimetière africain par la rapacité des passeurs opérant de la Lybie.

Depuis le début de cette année, c’est la route à travers les Balkans qui est privilégiée, surtout par les refugiés candidats à l’asile politique. C’est 3000 migrants qui chaque jour s’engagent sur la voie qui mène de la Macédoine au poste frontière de Roszke, entre la Serbie et la Hongrie.

L’Europe est une vieille dame qui a besoin de sang jeune. Elle est en train de changer fondamentalement. Ses racines judéo-chrétiennes ont été jetées aux orties depuis longtemps. La France n’est plus la fille ainée de l’Eglise. Elle est devenue multiraciale, et c’est tant mieux. Mais l’âme de l’Europe doit être sauvegardée : le siècle des lumières, les droits de l’homme et plus généralement son Humanisme.

C’est toute la zone de Schengen qui est concernée. Pour beaucoup de responsables politiques, la question de mettre entre parenthèses, pour un temps, Schengen, se pose.

Mais l’Europe a-t-elle les moyens de sa compassion. A-t-elle encore les moyens financiers pour faire face à ce véritable exode ?

Comment peut-on reprocher aux familles de rechercher, fort légitimement, un meilleur avenir économique pour elles et ses enfants. Comment ne pas comprendre ces chrétiens qui fuient les exactions de l’Etat islamique. Comment refuser son aide aux refugiés syriens, des musulmans sunnites, qui fuient eux aussi la barbarie de Daesh.

Angela Merkel dit « oui, nous avons encore les moyens d’accueillir des centaines de milliers de migrants. » Voire !

Pourquoi l’UE ne demande pas fermement aux Américains, de partager avec elle le fardeau de leurs erreurs. L’aventure militaire de Georges W Bush en Irak, est la mère de tous les conflits survenus en Afrique et au Moyen Orient, Daesh, la Syrie, la Somalie, etc. L’antagonisme entre sunnites et chiites a été ranimé.

Les Etats-Unis devraient donner des compensations aux Européens pour les dégâts commis par l’idéologie néoconservatrice dans les Etats voisins de l’Europe : « Nous savons mieux que vous ce qui est bon pour votre bonheur ».  La démocratie électorale a viré au tribalisme confessionnel, en Irak par exemple, elle a détruit  les régimes en place, et ouvert la porte au Chaos.

Pour l’immigration économique, c’est aux causes qu’il fallait et qu’il faut encore s’attaquer. Dès les années soixante, certains économistes, voyant la déferlante des migrants pointer à l’horizon, préconisaient d’intervenir dans les Etats d’origine, en investissant dans leur développement.

Il n’est pas trop tard, et les Etats-Unis comme les Etats européens au passé colonial, doivent pour les uns assumer leur erreurs et pour les autres, leurs responsabilités.

 

 

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