Les drames qui ont endeuillé la France et avec elle tous ceux qui par le monde, défendent la démocratie, la liberté d'expression et luttent contre l'antisémétisme et l'islamophobie, appelent des réponses courageuses et adaptées à la réalite, le défit djihatiste lancé au monde libre.
Après la stupeur, les angoisses et les hommages aux victimes, vient l'heure de l'analyse en dehors de toute émotion, vient l'heure du réalisme et la fin de l'angélisme. Oui, il faut augmenter les mesures de sécurité, oui, il faut donner plus de moyens aux services de sécurité, oui, il faut légiférer pour donner le cadre juridique dans lequel va s'exprimer la défense des individus et nos valeurs. Ceci aura le mérite de rassurer le bon peuple traumatisé.
Mais cela ne résoudra rien, et nous aurons, hélas d'autres drames, en France, en Grande Bretagne, en Allemagne, aux Etats Unis et ailleurs. Aucun pays occidental n'est à l'abri. Ces mesures n'auront de sens que si elles s'incrivent dans une action beaucoup plus vaste, de longue haleine, une action des Etats arabes, les premiers concernés, action qui doit être menée de concert avec les Etats occidentaux, l'Amérique en tête, mais pas seulement. Cette action concerne le conflit israélo-palestinien, le chaos de la Lybie, la guerre civile de Syrie, la pagaille en Irak, la guerre au Yémen et la fin de l'utopie barbare de El Baghdadi et son Califat. Ces conflits ouverts sont une aubaine pour les recruteurs de nébuleuses terroristes.
Sourds aux appels de tous ces Cassandres qui criaient "Cassa-cou", les pays occidentaux n'ont pas voulu voir dans les actions de l'Islam radical qu'un épi-phénomène qu'il suffira d'éradiquer par des mesures de sécurité. Si la communauté internationale, sans exlusive, n'apporte pas une réponse aux problèmes cités, on continuera à voir des jeunes et moins jeunes, la plupart fragiles et endoctrinables, revenir des camps d'entrainement d'Al Qaïda et d'autres nébuleuses, pour semer la mort dans nos rues, nos magasins, nos écoles et nos lieux les plus symboliques. L'Islam radicale et son compagnon, le terrorisme, se nourrissent de l'echec de politique generale des Occidentaux et du double jeu dramatique de nombre d'Etats du Golfe et de la Turquie. La poursuite de la guerre en Syrie et au Yémen crée un terreau fertile pour les mouvements djihadistes violents. Il devient urgent de traiter ce risque terroriste dans tous ses aspects, y compris dans les rapports avec des pays prétendument alliés comme la Turquie. Des décisions politiques douloureuses vont devoir être prises.