Ci-après un article paru dans le magazine francophone à Casablanca: Maroc Hebdo du vendredi 5 décembre 2014.

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« UN REGARD SUR LE MONDE", DE GABRIEL BANON

 Les problèmes de la planète passés au crible fin

Dans son ouvrage •'Un regard sur le monde" , Gabriel Banon nous livre un éclairage sur les principaux événements de l'actualité internationale selon une approche réaliste, loin de toute béatitude.

Lundi 1er décembre 2014, à Casablanca, Gabriel Banon s'est prêté à la signature de son dernier livre "Un regard sur le monde". Un recueil de plus de 440  pages regroupant ses chroniques internationales durant les cinq ans écoulées. Pour chaque année, ont été retenues une quarantaine d'entre elles, couvrant un large spectre des événements mondiaux. Dédié in memoriam à son ami Lawrence Eagleburger -«une véritable légende du Département d'Etat» qui lui a ouvert les portes dc la géopolitique. Cet ouvrage se veut un éclairage sur les principaux événements de l'actualité internationale.

 CLÉS DE COMPRÉHENSION

Quel quinquennat a-t-on vécu! Des bouleversements partout: dans le système financier; des révolutions, et pas seulement celles du « Printemps arabe » ; des repositionnements stratégiques vers le pacifique ; une Europe en déclin ; une France happée par ses contradictions et où « la médiocrité règne » ; une Chine de plus en plus impériale et bien entendu, les fortes hypothèques pesant sur la paix au Moyen Orient.

L’exercice était difficile, mais il est réussi. Il s’agit de s’en tenir à un « fil rouge » qui permette de présenter des clés de compréhension ct d'intelligibilité de ce qui se passe dans le monde. Dans cette perspective, Gabriel Banon a quelques biscuits dans sa besace. Il a beaucoup vu, il s'est impliqué activement dans le « back office » des grandes chancelleries au plus haut niveau -conseiller économique de George Bush père, de Georges Pompidou et même de Vladimir Pou-tine, mais aussi proche, durant une décennie, de Yasser Arafat. De ce long parcours sous ces diverses latitudes, il a voulu rendre compte dans ses chroniques.

Son approche n'est pas optimiste ni béate mais elle relève de l'école réaliste: celle de Henry Kissinger et Raymond Aron, celle du général De Gaulle, en somme. A ce titre, les États sont des « monstres froids » défendant leurs intérêts.

 Pour autant, Gabriel Banon ne cède pas pessimisme en nous livrant le dessous des cartes, bien sûr, mais en appelant de ses vœux, même en pointillés, un "autre" ordre international plus juste, pacifié, où l'intelligence et rationalité des hommes et de leurs dirigeants prendraient le pas sur les hégémonismes, les rivalités sans fin et les expressions extrémistes des volontés de puissance, voire d'impérialisme des uns, et le millénarisme religieux des "fous d'Allah". Un message de paix!

Editions du Patrimoine,

Casablanca,

442 pages

 

M Sehimi