Chroniqaue politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxeradio

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Les Jeux olympiques ont toujours été soumis aux aléas de la politique et parfois compromis par l’hostilité des Nations entre elles. Ces jeux qui veulent être au-dessus des querelles politiciennes, sont parfois le théâtre d’un affrontement diplomatique, où les messages pleins de symboles foisonnent. Les Jeux olympiques d’hivers de Sochi, en Russie, n’échappent pas à la règle.Le Président Poutine s’y est tellement investi, que certaines capitales ont été tentées de lui adresser des remontrances, diplomatiques certes, par la participation ou non de certains chefs d’Etat.

 Lui reprochant sa politique homophobe, le Président américain, Barak Obama, s’est fait représenter par des personnalités, symboles de la cause homosexuelle, tout comme David Cameron ou le gouvernement norvégien. Cela ferait sourire, si ca ne venait pas de la première puissance mondiale. Poutine a choisi de répondre à la provocation par l’humour, en invitant en avant-première des cérémonies d’ouverture, un groupe Pop controversé, Tatou. Cette formation russe, qui a  eu son heure de gloire lors du concours de l’Eurovision de 2003, est connue pour ses mises en scène d’origine lesbienne. Quand au Président français, François Hollande, il s’est tout simplement abstenu, arguant les violations des droits de l’Homme au pays des Tsars. Donneur de leçons avec une popularité tombée au plus bas, 19%, Poutine, imperturbable, répond par une population satisfaite de son action à près de 70%. Mais tout ceci n’a pas été jugé assez grave pour les gardiens autoproclamés de la Morale, pour appeler au boycott des Jeux. Personne n’est dupe de cette hypocrisie, venant d’une communauté internationale qui se bouscule avant et après les Jeux, auprès de Moscou pour le commerce ou la diplomatie.

 Nullement ému par les différents messages si peu diplomatiques, le Président russe retourne la démonstration par la cérémonie d’ouverture où est

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exaltée la Russie éternelle. Tout au long des tableaux qui se succédaient, Poutine a opposé plus de 1300 ans d’histoire aux pas tout à fait 300 ans de la « jeune » République : les Etats Unis d’Amérique. Les autorités russes ont ainsi tourné le dos aux Jeux olympiques de 1980. L’ordonnateur de la cérémonie, Konstantin Ernst, a voulu présenter une Russie authentique, loin des décennies de propagande et de guerre froide.

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 Evénement sportif majeur, Sochi est l’occasion pour la Russie d’aujourd’hui de séduire. Sochi se veut l’illustration d’un pays moderne et dynamique qui a réussi le pari de mettre en place, en un temps record, un site olympique qui a dépassé les espérances du comité international des Jeux.Depuis samedi dernier, heureusement, au grand soulagement du comité international olympique, les idéologies et la politique ont cédé la place au sport.  Espérons qu’ils ne détourneront pas l’attention du principal : les exploits des champions et la fête sportive mondiale. Quand « les Jeux de Poutine » s’achèveront, s’ouvrira un autre chantier pour le maître du Kremlin : la redéfinition de la stratégie de développement russe, l’investissement à l’échelle du pays, l’augmentation de la productivité et une grande modernisation inévitable.