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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
20 avril 2013

Vous avez-dit Transparence ?

Chronique politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxe Radio

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Le déballage médiatique auquel se sont livrés les membres du gouvernement français, un véritable strip-tease, relève-t-il d’un effort de moralisation de la vie politique ou plutôt d’un voyeurisme offert par un discours populiste ? A proclamer à tout vent qu’on veut et qu’on doit moraliser les comportements des hommes politiques, on obtient assurément le résultat inverse, c’est le : « Tous pourris » bien connu. On nourrit ainsi la suspicion des citoyens à l’égard de ce monde dont ils ne comprennent pas souvent son fonctionnement.

 De l’imposteur à l’impuissant, on veut attendre des hommes politiques qu’ils changent la vie. Ont-ils prise sur ce monde

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d’aujourd’hui ? Comme pourrait le dire Cocteau, « puisque ces mystères les dépassent, ils feignent d’en être les organisateurs. » On attend de ceux qui incarnent l’intérêt supérieur du bien commun, que ces hommes aux convictions assumées,  soient exemplaires, au-dessus de tout soupçon, enfin qu’ils soient des surhommes. Malheureusement c’est des hommes comme tout un chacun, avec des maillons faibles comme toute société humaine.

 La moralisation à marche forcée d’une société, fusse-t-elle politique, est vouée à l’échec. Elle ne provoque que curiosité et ironie, et livre à la vindicte publique ceux qu’on est sensé protéger. Une crise économique débouche toujours sur une crise sociale pour devenir une véritable crise politique. On y est, et tous les stratagèmes de diversion n’y feront rien, si ce n’est de détruire le peu de confiance qu’il reste encore chez les citoyens à l’égard du politique.

 Le sursaut, qui se veut salvateur pour la vie politique, d’un pouvoir qui veut renouer avec la morale par la transparence, sera temporaire, tellement il est à contresens de l’histoire. Rappelez-vous Rousseau, Saint-Just, leur sursaut moralisateur a nourri la Terreur. Il entretient la suspicion de tous contre tous, au nom de l’égalité. La vraie démocratie est délibérative, riche des qualités et des défauts de ses citoyens et de ses élus. Il ne faut pas se tromper de combat. Il faut appliquer simplement la Loi, tout en sachant qu’elle n’a jamais éradiquer la délinquance qu’elle soit en col blanc ou en bleu de travail.

 

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Le rapport du citoyen à l’impôt et son atavisme à la fraude fiscale a toujours été le casse-tête des gouvernants. Mais il faut rappeler que le consentement à l’impôt repose sur un lien de confiance que les politiques doivent tisser inlassablement. Il faut que la contribution assumée serve à soulager les consommateurs, à protéger le travail et à procéder à une juste redistribution des richesses. La confiance fiscale est en train, petit à petit de disparaître dans un halo généralisé et moralisateur sur les classes dirigeantes et des cris à la trahison des élites.

 On assiste aujourd’hui à la privatisation de l’espace publique accompagné d’une publicité communicative sur l’espace privé. C’est en temps réel que l’on vit le désordre moral et civique, du jamais vu. Il faut réaliser que la transparence ne veut pas dire mise à nu, et que la morale est un terme qu’il faut manipuler avec précaution. On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions, il serait bon que certains gouvernants s’en souviennent.

 

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