Chronique politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxe Radio

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L’interminable bras de fer entre les occidentaux et le régime des Mollahs en Iran est-il en train d’évoluer ? La demande de suspendre l’enrichissement d’uranium,  est-elle réellement fondée sur le souci de la limitation de la prolifération des armes nucléaires ? Ne serait-ce pas, en réalité, la fin du régime des Mollahs qui est visé? On peut se poser la question, car quels critères  amènent à dénier le droit à un Etat souverain d’accéder à la puissance nucléaire ? D’autres Etats, moins stables et moins structurés, se sont dotés de la bombe atomique, sans pour cela avoir vu la communauté internationale se mobiliser.

 L’ayatollah Ali Khamenei, guide de la révolution et autorité suprême a-t-il fait le choix d’aller jusqu’au bout du processus ? Selon ses déclarations, non. Il déclare que la bombe atomique n’est pas dans ses objectifs et qu’elle est contraire aux préceptes de l’Islam. On peut le croire ou ne pas le croire, mais l’agence internationale à l’énergie atomique, comme tous les services de renseignements des grandes puissances occidentales, y compris américaines, déclarent qu’ils n’ont aucune preuve de la volonté de l’Iran d’aller au delà de l’énergie nucléaire domestique.

 Malgré les sanctions qui couvrent une large palette de l’économie iranienne, embargo sur les armes, le pétrole et les équipements classés stratégiques, les restrictions sur la libre circulation d’un certain nombre de personnalités iraniennes, celles financières et commerciales, Téhéran continue à rejeter les demandes de l’Occident, uni derrière le Conseil de sécurité de l’ONU. Téhéran continue à résister, car il est persuadé que les pays occidentaux veulent en fait un changement de régime. Si tel est le cas, comment demander à un régime de se saborder ? Ce n’est que lorsque cette hypothèque sera levée, que l’on verra un tournant dans cette crise, qui dure maintenant plus d’une décennie.

 Les médias américains, anglais, israéliens entre autres, ont à plusieurs reprises fait état de pourparlers secrets directs entre l’Iran et les Etats Unis.

Informations toujours démenties de part et d’autre, malgré qu’elles soient récurrentes. Même les médias conservateurs en Iran y font allusion. On parle  de négociations entre Téhéran et Jérusalem à Bruxelles, mais là, le quotidien britannique The Gardian est peut-être allé trop vite. La vérité est que l’on semble assister à un tournant. Les pourparlers qui ont eut lieu il y a quelques jours à Alma-Ata au Kazakstan, entre l’Iran et le groupe PS+1, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine, se sont  déroulés dans une bonne atmosphère, inhabituelle, aux dires des participants. Chacun, apparemment, a compris à Téhéran que la bombe créerait à l’Iran, plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait. L’Iran semble, aujourd’hui, donner des signes d’une volonté à rejoindre le concert des Nations. Par touches, Téhéran est en train de faire évoluer son discours à l’égard de la communauté internationale.

L’initiative, certes privée, d’israéliens qui ont adressé un message de paix et d’amour au peuple iranien via internet, a eu un énorme écho en Iran. Les internautes iraniens, nombreux, ont, à leur tour assurer les israéliens de leur amitié et de leur amour de la paix, et cela sans que la censure n’intervienne. A l’ONU, à la surprise générale, la déclaration sur la violence faite aux femmes a été votée par l’Iran. Historique a-t-on déclaré. En effet, cette déclaration condamne les sévices infligés aux femmes et aux filles, qu’aucune coutume, tradition ou considération religieuse ne peut justifier.

 Pour terminer, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des affaires consulaires, Hassan Qashqavi, a déclaré que son pays et la Grande-Bretagne négociaient sur la possibilité de rétablir les relations consulaires. Obama, durant sa visite en Israël, n’aura pas manquer de commenter cette évolution du Pouvoir iranien.Allons nous voir l’Iran reprendre sa place dans la communauté internationale, allons nous voir la fin des souffrances endurées par le peuple iranien, suite aux sanctions, rendez-vous après les élections présidentielles en Iran du 14 juin prochain.