Chronique politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxe Radio

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 L’Union européenne a fini par sauver sa monnaie emblématique : l’Euro. Sa mise à mort, voulue par le Dollar, les spéculations sur sa disparition ont eut pour résultat de renforcer l’Union européenne. Cette dernière a été obligée de faire preuve de solidarité et mettre en place les instruments nécessaires pour palier aux aléas d’une économie en crise. La situation de la zone euro est à peu près redevenue normale sur le plan monétaire et financier. Mais la situation de l’économie réelle reste préoccupante pour ne pas dire sombre. La crise systémique qui menaçait la pérennité de l’euro est aujourd’hui jugulée. Le repli des taux d’intérêt a été notable pour nombre de pays de l’Union, particulièrement l’Italie.

 Que l’euro ait quitté les zones de turbulence ne constitue pas pour autant un signe de bonne santé pour son économie. Les résultats de l’année en cours sont décevants : deux millions de chômeurs supplémentaires pour les 17 pays de l’Union monétaire. Au total, le chômage a augmenté de 50% depuis 2008. Les immatriculations automobiles n’ont jamais été aussi faibles depuis 1993 en Europe.  L’activité industrielle, en Espagne ou en France est tombée au deçà de ses niveaux de 1990. On qualifie à tort, la crise de mondiale, alors qu’elle ne concerne en réalité que les économies occidentales. A moyen terme, il faut que les pays de la zone euro retrouvent un meilleur équilibre des balances courantes et favorisent une croissance forte et durable.

 Le temps est venu de songer à des politiques de relance vigoureuses et abandonner progressivement, pour des pays comme la Grèce ou l’Espagne, les

mesures draconiennes d’austérité mises en place. Si l’action politique s’avérerait trop timide, l’arbitrage laissé à la seule action des marchés, se traduirait par une montée croissante du chômage. Alors la cohésion sociale serait en danger, car il ne serait plus question seulement de l’équilibre financier et économique de la zone euro. Il n’en reste pas moins vrai que le sauvetage de la monnaie européenne aura été le grand fait d’arme de l’année 2012.

Mais se profile déjà un autre pays qui conteste la suprématie de la monnaie américaine, la Chine avec le Yuan, aux réserves de change qui feraient pâlir d’envie les trésoriers de Fort Knox, et de son vrai nom à l’international, le Renminbi. En lançant un programme destiné à internationaliser sa monnaie, la Chine cherche à l’évidence, à contester la valeur du dollar sur la scène internationale. Etape importante vers la transformation du renminbi en une véritable monnaie de réserve, la signature d’accords d’échanges monétaires entre la Chine et les Philippines, la Corée du Sud, le Japon, l’Australie. Pendant ce temps, la Malaisie, le Nigéria et le Chili accumulent d’ores et déjà des réserves en renminbi. La livre sterling et le dollar américain ont été les monnaies de réserve principales du dix neuf et vingtième siècles. Vont-elles, maintenant,  être obligées de faire une place, outre à l’euro, au Yuan chinois ?

 Les tensions pointent à l’horizon entre la zone dollar et la Chine.