Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
1 décembre 2012

Le salut de l'Europe passe par la Russie

Chronique politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxe Radio

------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

img-9317

Oui, l’Europe est malade de sa zone euro et des pays du sud en pleine déconfiture. Mais, les dernières mesures prises par l’Union européenne préfigurent une Union plus solidaire, et un chemin vers une plus grande intégration des pays concernés.

 Oui, l’Europe a subit la Crise financière et économique dont elle ne s’est pas encore sortie, et la guerre faite à l’euro laisse des handicaps, encore à surmonter. Mais, il n’en reste pas moins vrai que l’Union européenne reste la première puissance économique du monde. On ne le dit pas assez.

 Sait-on qu’avec les douze derniers Etats à rejoindre l’Union en 2004, elle dispose d’un produit intérieur brut plus important que les Etats-Unis, plus de douze mille milliards d’euros en 2010. Sait-on qu’avec 7% de la population mondiale, l’Union européenne est le plus grand exportateur du monde et le deuxième importateur. A aujourd’hui, les Etats-Unis sont le principal partenaire commercial de l’Union, suivi de la Chine. Mais l’Union est un géant aux pieds d’argile. En effet, elle dépend des importations, pour plus de la moitié de ses besoins en énergie.

 L’Amérique, qui s’approche de jour en jour de l’indépendance énergétique, risque de devenir un partenaire économique difficile, et surtout un concurrent intraitable. La nouvelle stratégie géopolitique de Washington remet en cause ses alliances dans le monde arabe du golfe, et déplace son centre de gravité vers le Pacifique. On notera que le premier déplacement du président américain Obama, auréolé d’un deuxième mandat, a été pour l’Indonésie.

 L’Europe devrait regardé moins vers l’Amérique et se tourner vers l’Est. La Russie de 2012 subit une mutation économique en profondeur. Le défit de modernisation lancée par Vladimir Poutine et Dimitri Médvedev est en passe d’être relevé, en dépit des difficultés qui perdurent.La croissance est soutenue, 3,9% pour les neuf premiers mois de l’année, quand la zone euro frôle la récession. En rejoignant l’Organisation mondiale du commerce, la Russie de Poutine a clairement opté pour la loi du marché et choisi de s’intégrer dans l’économie mondiale. Elle détient plus de 550 milliards de dollars de réserve de change dont 41% en euros, et les investissements opérés par ses fonds souverains se situent en sixième position sur la scène mondiale.

 L’Europe reste sa sphère préférée, et les joint-ventures et les investissements se développent d’une façon significative, freinés uniquement par la

2918623

lourdeur administrative de certains Etats comme la France. La Russie, riche en ressources naturelles, indépendante énergiquement, grand exportateur de gaz et de pétrole, est un partenaire de choix pour l’Union européenne, leader sans conteste des technologies nouvelles avec l’Amérique. L’amélioration du niveau de vie, le développement de la classe moyenne, la modernisation de son outil industriel, la mise à niveau du monde agricole, autant de domaines où l’Union européenne peut donner toute la mesure de ses talents et possibilités.

 André Beloossov, ministre russe du développement, dernièrement en visite en France ne dit pas autre chose : « Les entreprises russes s’intéressent en France au secteur de hautes technologies dont l’espace, l’énergie atomique, l’automobile, l’industrie pharmaceutique. » Dimitri Medvedev, le premier ministre russe, le dit crument : « les investissements russes seraient utiles, vu les difficultés que traversent les économies de l’Union européenne. Cette situation est aussi une menace très sérieuse pour la Russie, dont la moitié des échanges commerciaux se font avec l’UE. » Fin de citation.

 La Russie et l’Union européenne sont confrontées à la même urgence, accroitre leur compétitivité face à une globalisation irréversible. La Russie peut devenir le puissant allié dont l’Europe a besoin, en attendant le jour peut-être pas si lointain où la Russie rejoindra l’Union européenne. Ne fait-elle pas partie de ce continent appelé Europe ?

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Publicité