Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
2 novembre 2012

La peste et le choléra

Chronique politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxe Radio

------------------------------------------------------------------------------------------------------

images

Benjamin Netanyahu, le premier ministre israélien et chef du parti de droite, le Likoud, a surpris tout le monde en annonçant qu’il ferai liste commune avec Avigor Lieberman, actuel ministre des affaires étrangères et chef du parti d’extrême droite, Israël Beiteinou. Ils veulent ainsi, aborder en force, les prochaines élections législatives anticipées, en formant un bloc dominant d’une future coalition. Ceci dans la mesure où les électeurs israéliens, redonneraient au groupe Biberman, Bibi et Lieberman, au moins le même nombre de sièges qu’ils ont actuellement. Il ne s’agit là, nullement d’un rapprochement idéologique, quoique la dérive extrême-droitière de Netanyahu est constante et patente, depuis longtemps.  Il s’agit d’un calcul purement électoraliste, devant la crainte de perdre le fauteuil tant convoité de Premier ministre.

 Dans la précédente législature, à la Knesset, le parlement israélien, le Likoud totalisait 28 sièges et Israël Beiteinou 15, soit un total de 43 sièges sur 120 que compte le parlement. Aux dires du premier ministre israélien, le pays a besoin d’une coalition gouvernementale forte, s’appuyant sur une liste politique se fondant sur une coopération authentique. Ce violent coup de barre à droite laisse perplexe plus d’un.

 Il est vrai qu’Israël souffre d’une instabilité politique chronique, causée par une loi électorale basée sur une proportionnelle intégrale. Ceci favorise les petits partis sectoriels et impose des coalitions hétéroclites et souvent contre nature. Mais est-ce seulement une volonté d’asseoir une autorité sans partage qui motive cette alliance ? Est-ce une volonté de garder la tête du gouvernement, coûte que coûte, qui pousse Netanyahu dans les bras de Lieberman ? Vraisemblablement les deux, mais il faut voir plus loin.

 Les élections présidentielles américaines vont, sauf coup de théâtre, donner un deuxième mandat à Barak Obama. Un deuxième mandat, où le président américain, libéré du souci de la réélection, peut donner la pleine mesure de ses options politiques. En ce qui concerne le Moyen-Orient, il pourra

472726_montage-de-deux-photos-du-premier-ministre-israelien-benjamin-netanyahu-g-et-du-chef-de-la-diplomatie-avigdor-lieberman-le-7-octobre-2010

actionner toutes ses possibilités de pression à l’égard du premier ministre israélien, pour l’amener, non seulement à la table des négociations, mais l’obliger à mettre un terme au  développement illégal des colonies en Cisjordanie, et considérer rapidement, la mise en place d’un Etat palestinien, indépendant et viable. Pour lui résister, Netanyahu a besoin de se draper d’une légitimité renouvelée et incontestable, forgée par une élection, approchant autant se faire se peut, le plébiscite. Ceci explique ce mariage de la peste et le choléra, d’un Likud dévoyé avec un Lieberman, qui n’a aucun état d’âme à utiliser l’arme atomique, selon ses propres déclarations.

 Il faut espérer que le peuple israélien, qui dans sa grande majorité souhaite la paix, ne se laissera pas manipulé.Il ne doit pas donner le blanc seing, que le nouveau tandem diabolique, Netanyahu/Lieberman, sollicite. Dans la négative, le Moyen-Orient, et particulièrement Israël, la Cisjordanie et Gaza  vont très rapidement connaître des violences sans pareilles. 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Publicité