Chronique politique du vendredi matin sur Luxe Radio

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 Chaque année, la thèse de l’empoisonnement du Président palestinien, Yasser Arafat, est à la Une des médias, particulièrement de la chaine de télévision Qatarie, Al Jazeera. Cette fois-ci, c’est avec du polonium que l’on aurait empoisonné le Raïs. Ce produit, n’est accessible qu’à une puissance nucléaire, sous entendu Israël. Souha Arafat, la veuve du Président palestinien, qui a déposé plainte contre X, souligne qu’elle n’accuse pas l’Etat hébreu, mais veut connaître la vérité.

 Les Israéliens n’avaient aucun intérêt à supprimer Yasser Arafat. Quatre ans après la seconde intifada, retranché dans sa Mouquata’a de Ramallah,  encerclée par l’armée israélienne, il est très affaibli, aussi bien dans les territoires qu’auprès des chancelleries à l’étranger. L’Etat hébreu avait beau jeu de déclarer, qu’il n’avait pas d’interlocuteur valable et crédible avec qui négocier. Alors, si il y a eu empoisonnement qui avait intérêt à le faire ? En juillet 2009, Farouk Kadoumi, chef du département politique de l’OLP, depuis sa retraite tunisienne, avait accusé,  sur cette même chaine qatarie, Mahmoud Abbas et Mohamed Dahlane.

 Aujourd’hui, Souha, dans une interview, raconte qu’un journaliste américain est venu la voir. Il lui a dit qu’il enquêtait depuis dix ans sur les causes réelles du décès du Président Arafat. Convaincue, elle lui remet les derniers effets d’Arafat, qui dormaient dans un carton depuis dix ans.Ce dernier, faisant preuve d’une grande intuition, envoie directement et immédiatement ces effets à l’institut radiologique de Lausanne, en Suisse, spécialiste des problèmes de radiations. Les résultats des analyses concluent à une dose anormalement élevée de polonium, encore présente, malgré le temps écoulé depuis la mort du leader palestinien.

 La fondation Arafat, ayant rendu public son dossier médical complet sur Internet, plusieurs experts français l’ont analysé. Vu la qualité et la dimension du personnage, les médecins  aux compétences indiscutées, de l’hôpital militaire de Percy, n’ont pas voulu émettre d’hypothèses. Si ce document ne conclut pas clairement  sur un diagnostic précis, il offre cependant un certain nombre d’informations qui contredisent la thèse de l’empoisonnement au polonium. Selon ces experts, le leader palestinien serait décédé de troubles graves de la coagulation liée à une chute des plaquettes, autrement dit, de globules rouges, associée à une perturbation importante des fonctions hépatites et des troubles digestifs.:Or l’empoisonnement au polonium provoque

des symptômes différents. Que dit le professeur Roland Masse, membre de l’Académie de médecine, spécialiste de la radioactivité, je cite : « l’intoxication au polonium provoque une irradiation générale, avec des troubles que l’on connaît bien. Les premiers symptômes surviennent en moyenne une semaine après l’intoxication et se traduisent par une altération de la muqueuse de l’intestin avec des pertes d’eau et des diarrhées sanglantes. En outre, l’irradiation interne atteint la moelle osseuse et provoque alors une anémie avec une chute précoce des globules blancs. » Fin de citation.Le polonium est une substance radioactive qui se désintègre rapidement avec le temps. Or, si des faibles doses ont été trouvées sur les effets d’Arafat, et qui seraient la trace d’une contamination d’il y a dix ans, la dose administrée a du être massive, de l’ordre de 500.000 fois supérieur, pour qu’elle soit détectable encore aujourd’hui. Arafat n’aurait pas été irradié mais serait devenu irradiant.

 Alors Arafat, s’il a été empoisonné, c’est par quoi, par qui ? Le mystère reste entier.Y a-t-il eu un règlement de compte interpalestinien ? On peut noter que la disparition de Yasser Arafat fin 2004, a favorisé l’entrée du Hamas sur le devant de la scène politique et l’avènement de Mahmoud Abbas à la tête de l’Autorité palestinienne.                                                                                                                                                                                     

 La plupart des grands hommes ont une fin tragique ou inexpliquée. Cette mort dont les causes sont imprécises ou mystérieuses, fait partie du mythe des Icônes des peuples.Arafat aurait aimé qu’on parle moins de sa mort, et plus de son œuvre, à savoir la création du peuple palestinien et le rassemblement de toutes les familles au sein de cette notion, la Nation.Laissons au père mythique de la Nation palestinienne, le secret de sa mort.