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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
27 juillet 2012

Syrie, que peut l'Amérique ?

Chronique politique du vendredi matin sur Luxe Radio

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Le bilan du jeu de massacre qui se déroule sous nos yeux en Syrie, s’élève, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, à 19.000 tués, un nombre incalculable de blessés et au bas mot, 140.000 refugiés dans les pays voisins. Et cela va malheureusement continuer.La volonté de la communauté internationale de mettre fin au régime de Bachar El Assad, se heurte aux vétos successifs de la Russie et de la Chine.Si le soutien de la Russie au Président syrien a été perçu, au début, comme le fait d’un partenaire et ami fiable, il n’en est plus de même dans le monde arabe, où l’image de Moscou est en train de se détériorer à une rapidité croissante.

 Bien sûr, le Secrétaire Général de l’ONU a déclaré la Syrie en état de guerre civile, bien sûr, le Haut Commissaire aux droits de l’Homme a considéré les événements de Syrie comme des crimes contre l’humanité, mais cela n’a eu et n’a actuellement aucun effet sur le dirigeant syrien.Les vétos successifs, n’ont pas permis au Conseil de sécurité de l’ONU de recourir à l’article 7 de la charte des Nations Unis, permettant une action armée contre la Syrie.Susan Rice, la représentante américaine aux Nations Unis, a résumé la situation en qualifiant l’action du Conseil de Sécurité, de faillite complète. Cette faillite et celle de la mission de Kofi Annan, mettent fin à l’espoir d’une transition politique contrôlée à Damas.

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Alors, que peut l’Amérique, que pensent les membres du Conseil de sécurité de la maison blanche. Quelles initiatives peuvent prendre les stratèges du département américain ?

 Barak Obama vient de déclarer que Bachar El Assad commettrait une erreur tragique s’il venait à utiliser les armes chimiques.ll réagissait à l’annonce d’un porte-parole syrien, selon lequel, le régime ne s’y résoudrait qu’en cas d’agression extérieure.Ce qu’il faut en retenir, c’est la confirmation officielle, pour la première fois, de l’existence de ces armes de destruction massive, par Damas.

 Mais l’administration américaine reste partagée, sur l’interprétation des signaux reçus du terrain. L’idée se renforce qu’un effondrement soudain de la dictature, sur le mode tunisien ou égyptien, devient  possible.Mais d’autres, estiment, qu’il faut se préparer à une longue et féroce guerre, la minorité alaouite acculée, jouera son va-tout en pratiquant la politique de la terre brulée.

 Aujourd’hui, les américains sont obsédés par la crainte de voir la Syrie évoluer vers le chaos, y compris, après la chute du dictateur.C’est pourquoi Washington veut, dès maintenant, anticiper l’après Assad. Car le risque est réel de voir s’étendre le conflit, aux deux maillons faibles, que sont le Liban et la Jordanie.Un afflux soudain, de hordes de refugiés, finirait par déstabiliser ces deux pays.Aussi, la diplomatie américaine ne cherche plus une action concertée internationale, mais une action de soutien directe au renversement du régime, en contrôlant, si faire se peut, son évolution, et en préparant un plan de stabilisation pour le jour J.

 L’Amérique, au vu des différentes rencontres stériles avec l’opposition en exil, se méfie de ces opposants, et insiste sur une opposition qui regrouperait tous les acteurs, sur le terrain et à l’extérieur, sans exclusive.Washington, envisage d’organiser à la fin du mois de juillet, ou au plus tard courant août, une réunion générale de tous les opposants, intérieurs et extérieurs, peut-être en Bulgarie, pour discuter des enjeux de l’après Assad, et surtout préserver l’unité territoriale, sans oublier la question lancinante de la protection des minorités.Dans le cas, possible, où cette réunion s’avère difficile à tenir ou infructueuse, le Département d’Etat envisage la mise en place d’une force de stabilisation.

 Pour les Américains, cette force pourrait se mettre en place sous le leadership de la Turquie, avec le soutien officiel de la Ligue Arabe.Il restera à convaincre Erdogan, le premier ministre turc, allié des Américains, et membre de l’OTAN.Ces derniers considèrent, maintenant, qu’il faut oublier l’ONU, et mettre en place des actions directes concertées avec les intéressés.En attendant, on va continuer, chaque jour, de compter les victimes du dictateur de Damas.

On n’a pas fini de parler de la Syrie.

 

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