L'argent du crime organisé, au secours de la dette souveraine
Chronique politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxe Radio
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Le gel et la confiscation des avoirs du crime organisé, a fait l’objet, le 12 mars dernier, d’une proposition, par la commission européenne, d’une directive allant dans ce sens.Passée inaperçue, c’est dans l’indifférence générale, que la dite commission a demandé l’adoption de cette directive, frappée par le coin du bon sens.De quoi s’agit-il ? D’une ambitieuse directive, qui devrait, pour une fois, recueillir l’unanimité des Etats membres.Pensez donc, en période de crise des finances publiques, on pourrait voir les Etats s’enrichir de près de 100 milliards d’euros. C’est ce que représente, à lui seul, le trafic de drogues en Europe.
En octobre dernier, l’Office des Nations Unis contre la drogue et le crime, estimait les produits de ces trafics, à 2000 milliards de dollars par ans.Cette directive de la commission européenne, fait partie des rares mesures, qui ne prêtent flanc à aucune critique.Elle veut et doit harmoniser les différentes législations, des vingt sept membres de l’Union.Elle va même plus loin, outre de renforcer les dispositifs existants, elle élargie les pouvoirs des autorités, qui luttent contre la criminalité, aussi bien de manière répressive que préventive.
L’article 7 permettra de geler, d’une manière provisoire et conservatoire, des biens qui risquent de s’évanouir dans la nature.Cette directive s’inscrit, sans trouble, dans le paysage juridique de certains pays, comme la France, mais d’autres, plus regardants sur les droits fondamentaux de la personne, fusse-t-elle criminelle, auront à assumer une rapide évolution en la matière.L’autre novation, est que la directive étend la confiscation des avoirs, à tous les produits de la criminalité, et non plus seulement aux produits, directement liés à l’infraction constatée. Elle prévoit la confiscation des avoirs d’un tiers, qui en aurait profité. Il faut savoir, que les sanctions financières, sont les plus redoutées, par le crime organisé, qui envoie, le plus souvent, des seconds couteaux, se sacrifier, face aux peines privatives de liberté. La prison n’est plus qu’un passage obligé, dans la vie d’un truand.Face au casse-tête que représente la dette souveraine, et les moyens de la maitriser, il faut saluer cette initiative au potentiel financier considérable.
Certains slogans appellent à aller prendre l’argent, là où il se trouve, chez les riches. Il est incomplet, il faut aller chercher l’argent, là où il se trouve, chez les riches malfrats.