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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
7 mars 2012

La bombe atomique iranienne, une ambiguïté stratégique

Chronique politique du vendredi matin des Matins luxe sur Luxe Radio

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Depuis des mois, que dis-je des années, le monde se pose des questions, devenues lancinantes, à propos du nucléaire iranien.La communauté internationale, dans sa majorité, est persuadée que le régime des mollahs cherche à se doter de l’arme suprême.Son Président, Ahmadinejad, y ajoute des déclarations belliqueuses et promet d’effacer de la carte l’Etat d’Israël.L’union européenne, les Etats Unis, multiplient les sanctions, pour amener l’Iran à abandonner son programme nucléaire, jugé à finalité militaire.On ne voit pas, en vertu de quelle doctrine, on pourrait interdire, à un Etat souverain, le droit de posséder la bombe atomique ? D’autres Etats, instables ou chancelants ont atteint ce statut de puissance nucléaire : le Pakistan ou la Corée du Nord, par exemple.Dans le cas de l’Iran, c’est le Régime qui pose problème.

atomique

Depuis des années, nous sommes maintenus dans la hantise de cette bombe, et d’un possible embrasement militaire.L’Amérique, va-t-elle attaquer l’Iran ? Israël, va-t-il bombarder les sites nucléaires en Iran ? Téhéran, va-t-il fermer le détroit d’Ormuz ? Le Moyen Orient, va-t-il plonger dans une nouvelle guerre meurtrière ?La Russie, la Turquie, la Chine, le Pakistan, vont-ils faire entendre leur musique discordante avec la majorité des pays membres de l’OTAN ?

 Toutes ces questions et d’autres encore, on se les pose, en mesurant notre incapacité à peser sur les événements.L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ajoute à la tension ambiante en signalant « qu’ils ont trouvé un manque d’uranium ». Un manque qui peut être utiliser pour des armes nucléaires.Les dernières inspections des agents de l’AIEA ont tourné court et le rapport fait état d’inquiétudes graves.Pour compléter ce tableau, Israël se déclare prête à attaquer les sites nucléaires iraniens, si… et le prix du baril de pétrole de s’envoler.A neuf mois du scrutin présidentiel, Barack Obama, qui vient de retirer ses boys d’Irak et rêve de faire de même en Afghanistan, veut éviter, à tout prix, une autre guerre en terre d’Islam.Il  multiplie ses interventions, ses appels à la retenue, auprès  d’un gouvernement israélien, qui ne semble pas très réceptif.

 Et puis soudain, le rapport hautement secret des 16 agences de renseignement américain de 2007, actualisé en 2011, est divulgué. Le New York Times, suivi par le Los Angeles Times, en publient de larges extraits et en donnent une synthèse.Pour les espions américains, l’Iran ne fabrique pas la bombe atomique et ne veut pas s’en doter. Cette conclusion a été globalement réaffirmée dans une nouvelle estimation du Conseil National du Renseignement (NIC). La République Islamique ne cherche pas la bombe atomique !

 

Etrange, cette annonce vient trop bien à propos, alors que la menace israélienne se précise et que Barack Obama, est à la veille de recevoir le Premier ministre israélien, pour le convaincre d ‘éviter le pire.Les fuites du rapport des services américains risquent de freiner considérablement les velléités israéliennes.

On serait plutôt devant un poker menteur, joué par deux illusionnistes, l’Iran et Israël.En fait, le programme d’enrichissement répond plutôt, à une volonté de Téhéran, de cultiver une « ambigüité stratégique », et d’augmenter son influence régionale, en semant le doute, sur ses réelles capacités en matière de nucléaire militaire.

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