La fin d'une guerre
Chronique Politique du Vendredi Matin dans les Matins Luxe sur Luxe Radio
L’Afghanistan, une guerre qui n’a que trop duré et qui laissera, après le départ inéluctable des forces occidentales, un pays ravagé, aux mains de chefs de guerre et d’un gouvernement qui n’exerce son autorité que sur la capitale, Kaboul. Les armes inondent le pays, le trafic de la drogue y est florissant et la corruption règne en maître jusqu’aux plus hautes sphères du Pouvoir. Mais qu’est-il allé y chercher, l’Occident ? Qu’est-il allé faire dans cette galère ?
Depuis décembre 1979, date à laquelle la défunte URSS y a déployé ses troupes, les armes, jusqu’à ce jour ne se sont pas tues. La guerre impérialiste lancé par Brejnev au prétexte de la restauration d’un régime favorable à Moscou, durera dix ans et lui succèdera celle lancé par Bush à la suite des événements du 11 septembre 2001. Cette seconde guerre, aux dires des Américains et leurs alliés, a pour but de capturer Oussama Ben Laden, anéantir l’organisation de Al Quaïda et accessoirement renverser le régime des Talibans. Il faut noter que cette guerre est particulièrement liée au conflit du Nord-Ouest du Pakistan et des guerres tribales qui sévissent à la frontière. L’Amérique a englouti plus de 488 milliards de dollars dans cette expédition punitive et compté près de 5000 morts. La France, compagnon d’infortune des Etats-Unis, compte tenu des quatre derniers soldats assassinés dans l’enceinte du casernement de l’armée afghane, en est à 48 tués. Les victimes civiles se comptent par milliers et les atrocités se multiplient tant du côté des Talibans que des forces de l’OTAN.
En fait, après la guerre mené par les Russes et 9 ans de guerre menés par les Alliés, Amérique en tête, c’est le chaos qui a l’air de s’imposer en Afghanistan. Aucun pipe-line ne peu justifier un pareil fiasco, encore moins l’installation et la défense d’un homme comme le Président Karzaï et son entourage. Mikhaïl Gorbatchev, dès son arrivée au pouvoir, en 1985, avait eu la clairvoyance de juger la guerre en Afghanistan couteuse, impopulaire et impossible à gagner. Il en tira les conclusions qui s’imposaient, et eu le courage d’ordonner le retrait des troupes russes. Oussama Ben Laden est mort, les camps de Al QuaÏda en Afghanistan détruits, la Russie hors jeu, le temps est arrivé d’arrêter de compter les morts et d’ordonner le retrait des troupes.