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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
23 décembre 2011

Vladimir Poutine contesté

Chronique Politique du Vendredi Matin dans les Matins Luxe sur Luxe Radio


Du jamais vu, Poutine, le tsar Poutine, contesté par plusieurs milliers de Russes. Encore récemment, au plus haut des sondages, le Premier ministre russe et vraisemblablement prochain Président, voit sa suprématie politique contestée par la rue moscovite et ailleurs, dans le pays. Assistons nous à la naissance d’un quelconque printemps, automne ou hivers russe, à l’instar des événements qui ont secoué et continuent à secouer le monde arabe ?

vladimir-poutinePoutine est aux commandes depuis douze ans, dont huit comme Président. Le 4 mars 2012, il sera de nouveau candidat à la magistrature suprême, et sauf retournement extraordinaire et improbable, réélu pour six ans et peut-être douze, conformément aux nouvelles dispositions de la constitution. Ce jeu de chaises musicales entre lui et Medvedev, est voulu par Poutine qui le considère comme un gage de stabilité, stabilité dont a besoin la Russie pour son développement.

 C’est vrai que la Russie a tous les ingrédients qui font la démocratie : des institutions, des libertés, le pluralisme, bref toutes les apparences d’une démocratie, mais les apparences seulement. Depuis les élections du 4 décembre aux nombreuses irrégularités, cette belle façade commence à se craqueler. Pas suffisamment pour parler de risques majeurs pour la maison Poutine, mais un sérieux avertissement. Pour le moment, le parti de Poutine, Russie Unie, garde une confortable majorité à la Douma, le parlement russe, et les partis d’opposition sont inaudibles par manque de leaders charismatiques. Ceux qui pouvaient faire de l’ombre au nouveau tsar de Russie ont été neutraliser, éliminés, en prison ou en exil volontaire.

 La stabilité d’une démocratie est l’existence  d’une majorité cohérente et d’une opposition structurée, crédible, permettant l’alternance. Nous n’en sommes pas là, et Poutine, aidé par Medvedev, a verrouillé l’opposition et pris le risque d’une montée croissante du mécontentement dans le peuple, principalement dans les grandes villes.

Les problèmes ne manquent pas. La crise économique n’épargne pas la Fédération Russe. Elle se double d’une crise démographique: le pays perd près d’un millions d’âmes par an, et ce depuis 1992. Pour le moment, on ne voit pas qui pourrait succéder à l’équipe en place. Il n’y a rien de commun entre le parti communistes, asile des nostalgiques d’un régime défunt, les nationalistes et les modérés alliés du Kremlin. Ils peuvent certes, défilés ensemble dans la rue, mais de là à gouverner, il y a un monde d’impossibilités.

 En l’état actuel des choses, personne n’a la moindre chance de gagner contre Poutine. Et là est le drame de la grande et éternelle Russie.

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